Pour résoudre le problème d’évacuation des eaux pluviales et des eaux usées issues des ménages, la mairie de Ouagadougou et le ministère des Infrastructures ont construit des canaux de drainage desdites eaux. Seulement, ces ouvrages connaissent un état de dégradation progressive qui inquiète.
Les canaux de Zogona et de Wemtenga, deux quartiers de la ville de Ouagadougou, sont dans un état de délabrement progressif. En effet, le béton qui recouvre les bordures desdits ouvrages ainsi que la dalle qui en tapisse l’intérieur se sont érodés et effondrés à plusieurs endroits au fil des ans et des saisons.
Initialement construits dans l’optique de protéger les populations, ces canaux sont eux-mêmes devenus de véritables dangers pour les populations, car il n’est pas rare par exemple que des crocodiles s’y invitent pendant la saison pluvieuse. « Nous dormons avec des crocodiles à nos portes. Les gens accourent à tout moment pour les voir. Fort heureusement, jusque-là l’irréparable ne s’est pas produit mais on ne sait jamais », nous confie Amidou, un riverain.
S’il y a d’autres dangers auxquels sont exposées les populations riveraines de ces ouvrages défectueux de drainage des eaux, ce sont bien les moustiques et les maladies respiratoires. En effet, les eaux usées qui stagnent à l’intérieur de ces canaux constituent des nids de moustiques et dégagent une puanteur fétide nocive à la santé.
« Nous souffrons énormément à cause de ces eaux stagnantes. Respirer est devenu même un problème», affirme un riverain.
Ce délabrement des caniveaux ne concerne pas seulement le canal de Zogona et celui de Wemtenga : le constat est le même dans d’autres canaux de la ville que nous avons visités, notamment au quartier Dapoya, ce qui implique certainement les mêmes conséquences pour les populations.
Interrogée sur la situation des canaux, la mairie de la ville de Ouagadougou assure être consciente de la triste réalité. Moussa Belem, premier adjoint au maire de ladite commune, nous a informé : « Un rapport a été fait sur l’état des canaux de la ville. Nous avons déjà des partenaires qui sont prêts à réhabiliter ces canaux avec même des espaces de loisirs pour nos populations. »
En attendant que ces promesses se concrétisent, les populations riveraines de ces ouvrages vont devoir supporter la compagnie indésirable de crocodiles et de moustiques ainsi que les odeurs pestilentielles des eaux usées. Il importe de relever que la construction des canaux implique également leur entretien.
Péma Néya