dimanche 24 novembre 2024

16 septembre 2015 : Il y a cinq ans, jour pour jour, le Régiment de sécurité présidentielle perpétrait un putsch contre la Transition

ppp uneLe 16 septembre 2015, des militaires de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) s’invitent au Conseil des ministres à Kosyam. Ils mettent aux arrêts le président de la Transition, Michel Kafando,  le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, ainsi que d’autres membres du gouvernement. Un coup de force qui a évolué en coup d’Etat dès le lendemain  mais qui se heurtera dès son annonce à une résistance nationale et à des condamnations de la communauté internationale. Cinq ans après ce putsch manqué, Radar Info Burkina revient sur les événements qui l’ont marqué.

C’est l’un des événements récents dans l’histoire politique du Burkina Faso qui continuent d’alimenter le débat politique au pays des hommes intègres. En effet le 16 septembre, une incursion au Conseil des ministres des éléments de l’ex-RSP s’etait soldée par une prise en otage du président de la Transition.

Le 17 septembre, soit le lendemain, c’est le lieutenant-colonel Bamba qui officialisera le  coup d’Etat. Dans un communiqué lu sur la Télévision nationale burkinabè (TNB), il annonce  la  dissolution des institutions du pays, la suspension de la Constitution, l’instauration d’un Conseil National pour la Démocratie (CND)  présidé par le Général Gilbert Diendéré. Il annonce dans la foulée la fermeture des frontières ainsi que l’instauration d’un couvre-feu.

Les réactions ne se font pas attendre. En effet, dès l’annonce de la séquestration des autorités, plusieurs personnes se sont mobilisées dans les artères de la ville de Ouagadougou, de Bobo Dioulasso ainsi que dans plusieurs autres villes du pays contre ce putsch et demander le retour au régime de la transition. Les syndicats, quant à eux, avaient  paralysé le pays en décrétant une grève générale.

pp2A l’international, la CEDEAO,l’Union africaine, l’ONU  ainsi que l’Union européenne ont toutes condamné ce putsch et appelé  à la libération des otages ainsi qu’à la réinstallation des autorités de la transition.

Une pression populaire qui a contraint les putschistes à annoncer des mesures d’apaisement. Ainsi le 18 septembre 2015, ils annoncent la libération des otages, à l'exception de Yacouba Isaac Zida qui a été assigné à résidence. Ils procèdent également à la réouverture des frontières.

Dans la même période, le président sénégalais Macky Sall, également président de la CEDEAO, et l’ancien président béninois Boni Yayi se sont rendus à Ouagadougou afin de trouver une sortie de crise.

Une tentative de médiation qui ne connaîtra pas grand de succès. Les manifestations s’intensifient même à l’intérieur des autres camps militaires à travers le pays. De jeunes soldats, pour exprimer leurs désaccords avec le CND, marchent depuis leurs bases (Bobo Dioulasso, Fada, Dédougou et Kaya) sur Ouagadougou.

 Le 21 septembre 2015, ces forces loyalistes encerclent le camp Naaba Koom, bastion des putschistes. Une période de tension qui obligera le général Gilbert Diendéré  à déclarer que « le plus gros tort avait été de faire ce putsch » avant de s’exiler à la Nonciature. Le 23 septembre, le président Michel Kafando reprend les rênes du pays.

 Le RSP, quant à lui, sera dissous, le général Gilbert Diendéré arrêté ainsi que plusieurs autres personnalités politiques et militaires dont le général de brigade Djibril Bassolet. Ils viennent d’ailleurs  d’être condamnés respectivement à 20 ans et 10 ans de prison ferme.

Lianhoué Himotep Bayala fait partie des jeunes qui se sont opposés à ce putsch. Selon lui, le peuple burkinabè à de quoi être fier de lui-même.  « Nulle part ailleurs dans le monde un peuple n’a osé s’opposer les mains nues à des putschistes », dira-t-il.

Péma Néya

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