Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, a effectué une visite de 24 heures au Burkina Faso. Cette visite, la première du genre, a permis de faire le point des interventions du CICR au Burkina Faso et de réaffirmer son engagement à offrir, à travers l’assistance humanitaire, une vie plus normale aux personnes affectées par les violences et qui, pour certaines, ont dû quitter leurs zones d’habitation pour avoir la vie sauve. Le président du CICR n’a pas manqué de saisir cette opportunité pour faire un plaidoyer auprès du président Roch Marc Kaboré afin que la communauté internationale, dans sa réponse au terrorisme, mette au centre de ses préoccupations les souffrances des communautés, principales victimes des violences.
Le Burkina Faso connaît une situation sécuritaire des plus difficiles, occasionnée par les attaques qui se sont intensifiées depuis le début de l'année 2019. On estime à plus de 270 000 le nombre de personnes déplacées du fait des attaques terroristes et à environ 2 millions celles affectées par ces violences. Des personnes qui ont vu leur accès aux soins de santé mis à rude épreuve avec le fonctionnement au ralenti des centres de santé de leurs zones d’habitation et la fermeture de certains. En effet, fin août 2019, environ 60 centres de santé avaient fermé et 65 offraient un service réduit. Les incidents violents, estimés à 26 entre mai 2018 et juin 2019 et touchant directement les personnels de santé, leurs biens ou leurs véhicules, sont l’une des raisons pour lesquelles ceux-ci sont contraints de fuir leurs zones de service. Une situation à laquelle le CICR a tenté d’apporter une réponse par la prise en charge sanitaire de plus de 21 000 personnes dans les régions du Centre-Nord, du Sahel et de l’Est. Un appui financier a aussi été fourni au district sanitaire de Djibo et permis la vaccination de dizaine de milliers d’enfants contre la rougeole et la méningite.
Face à la situation humanitaire délétère que vivent les communautés durement touchées par les violences terroristes, le CICR a fourni de l’assistance alimentaire à 22 000 personnes déplacées des régions du Sahel et du Nord et procédé à la réhabilitation de plusieurs points d’eau, permettant ainsi à plus de 7 800 personnes d’avoir accès à l’eau potable. L’organisation dirigée par Peter Maurer entend renforcer ces différentes actions qu’elle veut plus substantielles, en accroissant les budgets et en augmentant la surface opérationnelle de l’assistance humanitaire apportée aux communautés. Elle s’engage également, outre l’assistance humanitaire, à dialoguer avec tous les acteurs qui ont une influence sur la vie des populations, en l’occurrence les forces de défense et de sécurité, les acteurs des droits humanitaires ainsi que les porteurs d’armes.
Présent au Burkina Faso depuis 2006, le CICR est une organisation humanitaire neutre, impartiale et indépendante qui a pour mandat de protéger les personnes touchées par un conflit armé ou par d’autres situations de violence. L’organisation met en œuvre ses activités en étroite collaboration avec la Croix-Rouge burkinabè.
Armelle Ouédraogo