dimanche 24 novembre 2024

Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) : Pour visiter un détenu, c’est la croix et la bannière

maco uneIl est donné de constater depuis un certain temps devant la MACO des personnes en file indienne. Ce sont les parents et amis des pensionnaires de cet établissement pénitentiaire qui font le rang dans de difficiles conditions à chaque jour de visite des détenus. Radars Info Burkina est allé sur les lieux pour un constat. Lisez plutôt.

Il est 9h en cette matinée du jeudi 5 septembre 2019 dans la capitale burkinabè. Le temps est déjà très ensoleillé. Nous empruntons la voie en construction du CHU-Yalgado Ouédraogo et menant à l’échangeur de l’Est. Quand nous arrivons près de la porte de la MACO, en face de la voie nous apercevons des dizaines de personnes en file indienne. Certaines, déjà fatiguées, sont assises à même le sol. C’est l’un des jours de visite des détenus. Ces dernières étant des proches de pensionnaires, elles sont là pour leur rendre visite.

«Je suis arrivée vers les 7h. J’ai fait le rang pour prendre  le ticket d’entrée à 9h. Maintenant je dois m’aligner dans un second rang pour attendre l’appel afin de pouvoir visiter un proche. J’apprécie leur travail puisqu’il n’y a plus de bousculade comme avant. Le problème est que nous sommes obligés de rester debout sous le soleil», fait savoir une femme portant au dos un enfant qui est en train de pleurer.  

Elle explique que pour se protéger du soleil ou de la pluie, les visiteurs s’abritent souvent sous l’auvent d’un vieux bâtiment d’un particulier de l’autre côté de la voie.

maco 2«Si tu as un parent ici, tu es obligé de venir lui rendre visite, quelles que soient les conditions d’accueil. Le soleil nous tape chaque fois ici. Je suis arrivé à 7h et c’est à 9h que j’ai eu le ticket. Nous demandons un hangar qui nous protégera du soleil », dit un jeune garçon attendant d’être appelé pour visiter son frère.

Dans le premier rang, une femme est en première position. Elle attend la sortie d’une personne pour entrer à son tour prendre le ticket.   

«C’est difficile de supporter les conditions d’accueil ici à la MACO. C’est désagréable de devoir rester debout sous le soleil souvent de 7h jusqu’à 12h. Parmi nous il y a des personnes vulnérables telles les femmes enceintes, des personnes âgées, des femmes avec des nourrissons qui sont obligées de supporter cette situation afin de pouvoir visiter des détenus», explique-t-elle.

Un visiteur vient d’arriver. C’est un habitué des lieux. «On doit faire un premier rang pour prendre le ticket, ensuite un deuxième rang pour attendre d’être appelé. C’est fatigant. En plus il y a le soleil qui darde dur. Avant, il y avait un hangar. Maintenant rien», avance-t-il.

Un garde de sécurité pénitentiaire (GSP), sous le couvert de l’anonymat, explique  qu’à leur niveau, ils constatent malgré eux cette situation des parents des détenus lors des jours de visite. C’est à 9 h que doit commencer l’appel pour faire entrer les visiteurs mais il arrive souvent que l’opération soit retardée parce que ceux qui sont chargés de faire sortir les détenus à visiter ne sont pas prêts. Selon lui, la solution à leur niveau, c’est de faire entrer premièrement les personnes vulnérables lors de l’appel.

Jusqu’à quand va  durer cette situation de difficiles conditions d’accès aux détenus par les visiteurs à la MACO ?

Aly Tinto (Stagiaire)

Comments (0)

There are no comments posted here yet

Leave your comments

  1. Posting comment as a guest.
Attachments (0 / 3)
Share Your Location
  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes