Soupes, sauces, grillades, etc., le sel est utilisé dans de nombreux aliments et rehausse le goût de ceux-ci. Pourtant sa présence en grande quantité dans notre organisme crée des difficultés majeures. Radars Info Burkina est allé à la rencontre de quelques personnes pour savoir comment elles consomment cette substance.
Il n’est pas encore midi à Ouagadougou. Nous sommes à la Zone d’activités diverses (ZAD). Des personnes sont en train de prendre leur déjeuner dans un petit restaurant. Sita Tiemtoré vient de finir son plat de riz gras. « Je peux un aliment avec ou sans sel. Je mange sans difficulté les repas sans sel. J’ai une tension artérielle normale », indique-t-il.
Par contre son voisin de table, Nathan Bayala, affirme : « Sans sel dans un repas je n’ai pas d’appétit. Si je mange sans sel j’ai envie de vomir. Mais je sais que la consommation excessive de cette substance est nuisible pour la santé. Cela peut être source d’hypertension artérielle. Par exemple quand je consomme une importante quantité de sel, le lendemain j’en ressens l’effet sur mon acuité visuelle », explique M. Bayala.
Le jeune Sanoussa, après avoir fini son plat, prend une tasse de café. « Je n’ai jamais mangé sans sel. Le jour où la restauratrice chez qui je suis actuellement préparera sans sel, je pense qu’elle perdra beaucoup de clients. En tant que célibataire, si je décide de ne plus consommer de repas contenant du sel je risque de mourir de faim, d’autant plus que je mange principalement dans les restaurants», avance-t-il.
Moussa Compaoré, un quadragénaire, nous confie que chez lui en famille, les bouillons cube Maggi sont bannis de la cuisine. C’est le sel qui est utilisé avec modération. «Dehors on est obligé de consommer le sel dans les restaurants. Je peux manger sans sel, même si je n’ai pas de maladie particulière qui m’en interdit la consommation», fait-il savoir.
Nous arrivons dans un autre restaurant. A ce niveau le sel de table n’est pas loin des clients. «Il y a des clients qui aiment assez de sel dans la nourriture, par contre d’autres n’en veulent pas. Ainsi j’utilise peu de sel dans la sauce. Si le client estime que c’est peu, il peut en ajouter puisque j’ai déposé une boîte de sel en poudre sur la table. En ce qui me concerne, je ne consomme pas trop le sel. C’est mieux quand il est absent que quand il est exagérément présent dans un repas», explique Mme Tapsoba.
Le sodium est l'un des éléments formant le sel. C’est un nutriment nécessaire au maintien du volume plasmatique, à l’équilibre acido-basique, à la transmission des influx nerveux et au fonctionnement normal des cellules.
Par contre un excès de sodium dans notre organisme crée des difficultés majeures. Selon le livre « Apprendre à se nourrir », le sel provoque une rétention d’eau dans les cellules, d’où cellulite, excès de poids, tendance aux infections et aux allergies ; une rétention d’eau dans le sang, d’où surcharge circulatoire, hypertension, maladies cardiaques et rénales.
En plus de contribuer à l'hypertension artérielle, une consommation excessive de sel et d'aliments contenant du sodium accroît le risque de cancer de l'estomac. On considère qu'un aliment a une forte teneur en sel lorsqu'il contient plus de 1,5 g pour 100 g. Inversement, un aliment a une faible teneur en sel lorsque celle-ci est de moins de 0,3 g pour 100 g. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande de limiter la consommation quotidienne de sel à 5 ou 6 g.
Le renoncement à la consommation du sel provoque tout d’abord une sensation désagréable en raison de la privation d’un stimulant. Mais après quelques jours, c’est une impression de légèreté et de vitalité qui se dégage.
Aly Tinto (Stagiaire)