dimanche 24 novembre 2024

Mouvement d’humeur des agents de la santé : Le SYNTSHA décide de prolonger l’opération « caisses vides » du 2 septembre au 27 novembre 2019

sha uneDepuis avril dernier, le très sensible secteur de la santé est en proie à des mouvements d’humeur des agents. Ces derniers exigent du gouvernement burkinabè la mise en œuvre du protocole d’accord signé en mars 2017. Les premiers responsables du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), lors d’une conférence de presse ce jeudi, non satisfaits du rythme des négociations avec le gouvernement, ont décidé de reconduire l’opération « caisses vides », du 2 septembre au 27 novembre 2019.

«Au terme de dix semaines de lutte légitime et déterminée, nous faisons le constat suivant : les travailleurs de la santé humaine et animale, dans leur grande majorité, ont observé le mot d’ordre du SYNTSHA portant sur la non-fourniture des statistiques, le boycott des tournées et missions, l’opération caisses vides et sur les conditions de travail, mettant en échec les manœuvres du pouvoir et de ses hommes de main», a déclaré Pissyamba Ouédraogo, secrétaire général de ce regroupement d'agents de la santé humaine et animale.

A l'en croire, les intimidations du pouvoir et de ses hommes de main n’ont pas manqué lors de cette phase. Selon les termes mêmes du SG, il y a aussi eu les appels cyniques lancés aux responsables du SYNTSHA à avoir pitié des malades, le refus des autorités de mettre certains consommables à la disposition des services en raison de l’opération « caisses vides », les violences verbales comme les injures abjectes proférées contre des agents en raison  de leur appartenance au SYNTSHA ainsi que la menace de mois sans salaire.

sha 3«Nous constatons qu’avec cette forme de lutte, comme l’opération est gratuite, le gouvernement a décidé de ne plus approvisionner en intrants les formations sanitaires. Dans un centre comme le CHU Souro Sanou, un simple examen de sang est impossible à faire parce qu’on a décidé de ne pas rendre disponibles les intrants. Quand il s’agit du caractère sensible du secteur de la santé, ceux qui en ont la responsabilité, ceux qui ont été votés pour garantir la santé des populations, sont en vacances pendant qu’il y a la lutte avec ses conséquences », fait remarquer pour sa part Bernard Sanou, responsable aux activités socioculturelles du SYNTSHA.

Selon Pissyamba Ouédraogo, le gouvernement a entamé des négociations le 11 juillet 2019 avec les six syndicats de la santé sur la question de la fonction publique hospitalière et le 12 juillet 2019 avec le SYNTSHA sur son protocole d’accord.

« Le premier comportement du gouvernement qui nous a indignés est le fait que nous soyons dans le secteur de la santé et qu’il ne donne aucun sens particulier aux négociations.  La posture du gouvernement n’a pas changé. Il a continué à user de manœuvres dilatoires pour préparer les remises en cause et la répression. Concernant les négociations avec le SYNTSHA, à l’issue de la séance du 26 juillet 2019, le gouvernement ne lui a plus fait officiellement signe sur la suite des travaux », explique M. Ouédraogo.

Ainsi, non satisfait du rythme des négociations, le SYNTSHA a décidé de poursuivre la lutte pour mettre la pression au gouvernement. L’opération « caisses vides » du 7 juin au 1er septembre 2019 sera par conséquent prolongée du 2 septembre au 27 novembre 2019 pour exiger du gouvernement la reprise sans délai des négociations pour une mise en œuvre satisfaisante du protocole d’accord.

«Si aujourd’hui les citoyens pleurnichent  dans leur coin que les grèves ont des conséquences et abandonnent les travailleurs avec le pouvoir, nous allons  souffrir pendant longtemps.  Les syndicats  n’ont  pas la capacité de résoudre les problèmes de leur secteur. Ils apportent leur contribution.  La véritable solution, c’est l’unité donc des citoyens  avec les organisations syndicales. C’est ça, la meilleure pression », martèle Pissyamba Ouédraogo.

Avant le mot d’ordre en cours qui est l’opération « caisses vides », le SYNTSHA avait lancé un mot d’ordre d’arrêt de travail et de boycott de la garde ainsi que de la permanence du 25 mai au 3 juin 2019 dans les formations sanitaires publiques burkinabè.

Aly Tinto (Stagiaire)

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