Sur le réseau routier national, il est donné de constater la dégradation de certains axes, surtout bitumés. C’est le cas de certaines routes nationales et des voiries urbaines, notamment dans la ville de Ouagadougou, où des nids-de-poule sont fréquents. Pour avoir des explications sur les causes de leur apparition, Radars Info Burkina a rencontré des usagers et des techniciens en la matière.
C’est la matinée à Ouagadougou. Olivier Koura est en train de prendre son café dans une cafétéria en face de l’avenue des Tansoba. La dégradation de cette voie est réelle, car elle est parsemée de nids-de-poule.
«La voie a été mal construite. L’épaisseur est faible. C’est ainsi qu’il y a la forte présence des nids-de-poule», explique M. Koura.
Plus loin, nous trouvons Souleymane Nougtara, un usager de la voie. Il a fait une halte sous un arabe au bord du goudron pour communiquer. Selon lui, la corruption influe énormément sur la qualité des infrastructures routières.
«La corruption dans la passation des marchés a un impact sur la qualité de la voie. Si le bitume devait avoir initialement une durée de vie de 10 ans, avec la corruption il n’aura que 5 ans. Le principal problème, c’est la corruption, même si on accuse aussi les populations de contribuer à créer des nids-de-poule en brûlant des pneus sur la chaussée pendant certaines manifestations», indique-t-il. Si telles sont les explications des usagers des voiries, qu’en disent, quant à eux, les techniciens de la construction des routes ?
Nous avons rencontré un technicien dans une entreprise de travaux publics. Ce dernier, qui a requis l’anonymat, affirme : «En matière de dégradation, il y a la dégradation superficielle et celle structurelle. Celle superficielle se caractérise par les orniérages (NDLR : une déformation permanente longitudinale de la chaussée caractérisée par un tassement de celle-ci qui se crée sous le passage répété des roues). Les nids-de-poule sont considérés comme faisant partie de la dégradation structurelle en ce sens qu’elle touche la structure de la chaussée. Les nids-de-poule apparaissent par l’effet des orniérages, de la fatigue de la structure et des surcharges », fait savoir le technicien.
Il explique également qu’il peut arriver que les pneus brûlés sur la chaussée dilatent le revêtement.
Un autre technicien contacté nous apprend qu’en plus de l’action de l’homme avec les hydrocarbures qui se versent sur la chaussée et les surcharges, les nids-de-poule apparaissent généralement quand la chaussée commence à vieillir. Selon lui, les routes bitumées ont généralement 10 à 20 ans de vie.
Souvent la solution, c’est de boucher les nids-de-poule avec du béton bitumé. Mais cette action est limitée puisque d’autres nids-de-poule vont apparaître immédiatement.
Pour ce dernier, l’idéal serait de tout racler pour une nouvelle couche en béton bitumé quand une route commence à se dégrader.
Aly Tinto (Stagiaire)