Le 8 août 2019, le ministère burkinabè de l’Education nationale a rendu publique une liste de 315 établissements privés d’enseignement sur le territoire national non reconnus. Par conséquent, ces structures scolaires ne sont pas autorisées à ouvrir leurs portes à la prochaine rentrée scolaire. Radars Info Burkina est allé à la rencontre de certains promoteurs d’écoles concernées de la ville de Ouagadougou.
Il est 12h 30 au quartier Karpala, dans une cour où un bâtiment de type R+1 occupe tout l’espace. Théodore Aziadeké vient de finir une séance de cours de vacances. Il est le fondateur de ce complexe scolaire. « La Persévérance », c’est ainsi qu’il s’appelle, compte 4 salles de classe de la 6e à la 3e. 96 élèves y étaient inscrits l’année écoulée. Ils étaient 38 en classe de 3e, dont 18 ont été admis au Brevet d'études du premier cycle (BEPC). Ouvert en 2014, le complexe « La Persévérance » a été épinglé pour irrégularités de fonctionnement. Il n’est donc pas autorisé à ouvrir ses portes pour l’année scolaire 2019-2020.
M. Aziadeké dit avoir été informé de la nouvelle par le biais d’une élève qui a constaté la présence de l’établissement sur la liste publiée. «Personnellement, aucune lettre ne m’a été remise pour interdire officiellement le fonctionnement de mon école. C’est au troisième trimestre de l’année scolaire 2018-2019 qu’une équipe est passée pour comprendre le fonctionnement de l’école et savoir si j’ai le document d’ouverture. Je lui ai fait comprendre que l’établissement a été ouvert en 2014. Mais depuis sa création, c’est difficile pour moi d’obtenir le document d’autorisation puisque la superficie de l’école n’est pas conforme à la règle. Le gouvernement demande 3 000 m2 alors que l’établissement s’étend sur une superficie de 300 m2. Ce volet de la superficie fait obstacle à l’obtention du document. Je suis abattu par cette décision. Je ne peux pas m’opposer à cette décision du gouvernement. Je dois donc informer et les élèves et les parents que l’établissement ne pourra pas rouvrir», indique dans le désarroi Théodore Aziadeké.
Selon ses explications, si d’ici la rentrée scolaire à venir il trouve un autre lieu plus spacieux, il y emménagera. «J’indiquerai aux parents et aux élèves le nouveau site et je tiendrai informée l’équipe chargée de la question au ministère de l’Education nationale», explique-t-il.
Nous le quittons pour un autre lieu, à savoir Ouaga 2000, précisément le centre d’éveil et d’éducation préscolaire privé « Les Chérubins ». Cette maternelle fait partie des établissements non autorisés à rouvrir à la rentrée scolaire à venir. Ouverte en 2015, elle ne dispose que de l’autorisation de création, signée en 2018 par le gouverneur de la région du Centre pour une durée de trois ans.
«Cette décision m’a surprise. Elle m’a touchée. En effet, nous sommes à 90% des dossiers à réunir pour être dans la légalité. La procédure administrative est très lourde et très lente. Dès que nous avons reçu l’autorisation de création, nous avons entamé le dossier d’ouverture. Actuellement, ledit dossier est au niveau de la police scientifique pour l’enquête de moralité. Nous avons déjà entamé le processus, donc l’idéal aurait été de nous accompagner vers l’ouverture maintenant», affirme Florence Thou, fondatrice de la maternelle susmentionnée.
A l’en croire, depuis que la circulaire du ministère de tutelle a été rendue publique, son école a été discréditée. Et nombreux sont les parents qui ont même déjà retiré le dossier de leurs enfants afin de les réinscrire ailleurs.
Quant à Issa Bello, parent d’élève, il trouve que cette décision de fermeture des établissements non reconnus est à saluer. C’est la preuve que le gouvernement se soucie de l’avenir des enfants, selon lui, et il ajoute que les promoteurs doivent respecter la procédure en la matière s’ils veulent éviter d’être plus tard épinglés.
Aly Tinto (Stagiaire)