Suite à une décision du maire de la commune de Ouagadougou, les véhicules de plus de 10 tonnes ne peuvent plus emprunter certaines voies de la capitale de 5h 30 à 10h et de 12h à 21h depuis le 24 mai 2019. Nous avons rencontré Adama Pamtaba, chargé de communication de la police municipale, pour savoir la situation de la mise en application de la décision. Les contrevenants encourent l’immobilisation, l’enlèvement et la mise en fourrière de leurs véhicules ainsi qu’une amende de 25 000F CFA.
Après plusieurs accidents mortels dans lesquels étaient impliqués des camions et sous la pression de l’opinion, le maire de Ouagadougou, Armand Béouindé, a signé le 24 mai 2019 un arrêté réglementant la circulation et le stationnement des véhicules poids lourds dans la ville. Depuis cette date, les véhicules de plus de 10 tonnes ne sont plus autorisés à emprunter certaines voies de la capitale de 5h 30 à 10h et de 12h à 21h.
En cas d’infraction, les contrevenants encourent une amende de 25 000F CFA, selon Adama Pamtaba. Pour lui, la mise en application de la mesure n’est pas sans difficulté puisqu’au départ elle n’avait pas rencontré l’assentiment des chauffeurs routiers, entraînant le blocage des entrées de la capitale. «Actuellement, la police municipale est en sous-effectif. L’unité chargée du contrôle n’a que 15 agents pour toute la ville de Ouagadougou. Par conséquent notre action reste peu perceptible. C’est vrai qu’on vient d’avoir une petite bouffée d’air avec la sortie d’éléments de l’Ecole nationale de police. Mais ça ne peut pas résorber tout le problème. L’autorité communale travaille à résoudre ce problème, car il y a un plan de recrutement en cours jusqu’en 2021», explique M. Pamtaba.
Quant à certains chauffeurs de camions que nous avons rencontrés, ils reprochent à des agents de police de faire preuve d’abus dans l’application de l’arrêté. «Ils m’ont déjà interpellé parce que j’étais en infraction. Ils ont pris ma carte grise et mon permis de conduire, et par la suite j’ai dû aller payer 25 000 F pour retirer mes documents. Mais je constate qu’ils sont sur des voies qui ne sont pas concernées par la mesure», fulmine Boureima Ouédraogo.
Sur la route de Pô, près de l’échangeur de Ouaga 2000, nous trouvons un groupe de chauffeurs assis sur un banc devant des camions chargés de sable. «Il n’y a pas cette heure et cette route où les policiers ne nous traquent pas dans la ville. Trop, c’est trop ! Et si nous voulons discuter, ils menacent d’augmenter l’amende», s’offusque Mohamed Tapsoba.
A l’instar de la ville de Ouagadougou, plusieurs capitales de l’Afrique de l’Ouest ont réglementé la circulation des véhicules poids lourds.
C’est le cas de la ville de Niamey, au Niger, où une décision en date du 1er avril 2019 interdit la circulation des camions gros porteurs de 7 heures du matin à minuit pour décongestionner les routes en proie à d’importants embouteillages.
Aly Tinto (Stagiaire)