Afin d’éclairer l’opinion publique sur les raisons des mouvements d’humeur entamés depuis le 08 mai dernier, le Syndicat national des travailleurs de la culture et du tourisme (SYNATRACT) a fait un point de presse ce mardi 06 août 2019. Principalement, c’est l’attitude des premiers responsables face à leur plateforme revendicative qu’ils trouvent méprisante qui expliquerait cette situation. Pour ce faire, ils comptent maintenir leur mot d’ordre de boycott, voire passer à une autre forme de revendication.
Entrés en mouvement d'humeur depuis le 8 mai 2019, les agents du ministère de la Culture réunis autour du Syndicat national des travailleurs de la culture et du tourisme (SYNATRACT) protestent d’abord contre ce qu’ils appellent l'entêtement dans les nominations des agents d'autres départements ministériels, au détriment des agents de leur ministère. Ensuite, ils estiment être brimés pour la nomination dans les institutions et les représentations diplomatiques. Car pour eux, ces postes nominatifs qui devraient leur revenir parce qu’étant formés pour remplir les tâches liées à ceux-ci, sont occupés par les conjoint(e)s des diplomates. Enfin, le délabrement progressif des locaux qui abritent la plupart des services du ministère, le manque de logistique, le niveau insignifiant du budget alloué au ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme et la non-mise en œuvre du mécanisme de motivation des agents sont les points de divergence entre le syndicat et les premiers responsables du ministère.
Selon Boukari Koala, secrétaire général du SYNATRACT, dès l’entame de leur mouvement d’humeur, un comité de réflexion a été mis en place afin de parvenir à la résolution du problème. Installé le 03 juin 2019, ce comité paritaire a abattu un travail dont les conclusions ont été remises au ministre Abdoul Karim Sango. Pour le secrétaire général du SYNATRACT, après réception des conclusions du comité, le ministre aurait pris l’engagement de mettre en œuvre les recommandations contenues dans le document au plus tard le 31 juillet 2019. C’est à leur grande surprise que jusqu’à la date du 06 août 2019, il n’y a pas encore eu de début de mise en œuvre. C’est pourquoi ils ont décidé du maintien du mot d'ordre de boycott des activités dans les jours à venir. Pire, ils disent être déterminés à user de tous les moyens légaux de lutte et des méthodes patriotiques pour parvenir à leurs fins.
Florent Kaboré, le secrétaire général adjoint, quant à lui, contrairement au dire du ministre, martèle qu’il y a bel et bien eu des démissions en cascade et d’autres se constateront dans les mois à venir. Selon lui, c’est le déficit de communication de la part des premiers responsables et les prises de décisions de façon unilatérale qui seraient à l’origine de ces différentes démissions.
Le SYNATRACT, au vu de tous ces dysfonctionnements, estime qu’il a été très patient car ayant eu des discussions avec les premiers responsables. Il se dit prêt à se battre pour la satisfaction totale de ses points de revendication afin d’éradiquer toute action qui pourrait compromettre le développement du secteur de la culture et du tourisme burkinabè.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné