C’est l’une des principales voies de canalisation et de drainage des eaux usées et de pluie de la ville de Ouagadougou. Le canal de Zogona, dont la construction remonte au début des années 2000 et qui traverse les 1200 Logements, l’université Joseph Ki-Zerbo et le parc Urbain Bangré Weogo, connaît un état de dégradation inquiétante. Radars Info Burkina était sur les lieux pour faire le constat.
Tout le long du canal, on constate l’effondrement par endroits du béton servant de bordures et qui est aggravé par le ruissellement des eaux de pluie. Dans sa structure interne, la dalle en béton destinée à faciliter le ruissellement des eaux a également cédé à certains endroits. Ainsi, le canal est entrecoupé par des retenues importantes d’eau stagnante, du sable, de la boue et des plantes touffues.
Abdoulaye Diao, riverain du quartier, estime que cette dégradation est due au fait que les travaux de curage et d’entretien du canal sont arrêtés ces dernières années. « Avant 2014, les autorités faisaient régulièrement réparer le canal. On voyait des engins lourds faire des travaux chaque fois qu’il y avait du sable. Aujourd’hui le canal est très dégradé, on voit souvent même des caïmans à l’intérieur, vraiment il faut qu’on le répare au plus vite.»
La réhabilitation du canal ne suffit pas, selon Abdoulaye Diao, qui évoque également le caractère défectueux de plusieurs lampadaires. Car outre le canal, il y a également l’éclairage public tout le long de la voie qui le borde, des tableaux d’études et des aires de repos. « Beaucoup de lampadaires ne fonctionnent plus ; pourtant ces lampadaires ont permis à beaucoup d’entre nous de réussir dans leurs études, car c’est là qu’on venait étudier les nuits et préparer nos examens. Aujourd’hui, ces ampoules ne fonctionnent plus », nous confie-t-il.
L’état de dégradation du canal expose la population riveraine et les passants à plusieurs dangers. En effet, ces retenues d’eau stagnante qui polluent l’air sont de potentielles sources de maladies respiratoires. En plus, des moustiques y trouvent de véritables nids pour leur reproduction, source de paludisme et de dengue. A cela s’ajoute la présence des caïmans et d’autres reptiles qui sont aussi de potentielles menaces pour les passants.
Le dysfonctionnement de l’éclairage favorise quant à lui le banditisme en bordure du canal. « Depuis que les lampadaires ne fonctionnent plus bien, les cas de vol se sont accrus ici. Beaucoup de gens ont été agressés la nuit en passant au bord du canal, une voie qui est très empruntée », déplore Abdoulaye Diao.
Près de vingt ans après la construction du canal de Zogona, dont l’objectif était de mettre les populations à l’abri des dangers liés aux eaux usées, son état de dégradation actuel constitue lui-même une source d’insécurité, de maladies et de menaces pour l’environnement. Une situation qui interpelle les autorités municipales sur son impérieuse réfection mais aussi les populations dont l’incivisme d’une partie d’entre elles est à dénoncer.
Pema Neya (Stagiaire)