jeudi 21 novembre 2024

Amélioration de la mobilité des personnes en situation de handicap : Boureima Koné en a fait son cheval de bataille

handi uneNombreux sont ceux qui refusent de voir dans le handicap, quelle que soit sa nature, une fatalité. Dans tous les secteurs de la vie, ces personnes vivant avec un handicap s’illustrent positivement chaque jour, refusant ainsi de faire la manche pour vivre. Parmi elles, Boureima Koné. Grâce à un renforcement de capacités en soudure qui lui a permis de forger ses armes, il œuvre au quotidien pour l’amélioration de la mobilité de personnes vivant avec un handicap moteur.

Boureima Koné est le responsable de l’atelier de soudure du centre national des personnes handicapées moteurs. A la tête d’une équipe de 12 personnes, il a fait de la fabrication des vélos et tricycles motorisés pour personne en situation de handicap son activité quotidienne. Installé au centre depuis 2005, M. Koné travaille chaque jour à l’amélioration de la mobilité de ses pairs. Ainsi, lorsqu’une personne handicapée acquiert sa moto, elle peut approcher l’atelier pour qu’il soit procédé à la modification dudit engin afin de l’adapter à son utilisateur. Pour ce qui est de l’adaptation, il en existe deux sortes, selon M. Koné. «  Il existe plusieurs types de handicaps et nous adaptons les motos en fonction de cela. Il y a, par exemple, des handicapés qui ont des maux de dos et ne peuvent donc pas s’asseoir sur les selles classiques. Pour ces personnes, nous mettons un siège à la place de la selle, sur lequel elles peuvent s’installer confortablement. Il en est de même pour les personnes d’un certain âge. Pour ceux qui n’ont aucun problème de dos, nous procédons juste à la modification des roues qui passent de deux à trois, afin d’assurer l’équilibre. Nous modifions également les vitesses qui deviennent manuelles pour faciliter leur accès ».

handi 2Le temps mis pour la modification des motos varie entre 3 et 14 jours, tout étant fonction des changements à effectuer. Les prix, jugés accessibles par M. Koné, vont de 175 000 à 300 000 F CFA. Il affirme qu’à une certaine époque, les personnes handicapées étaient obligées de payer 400 000 F CFA pour l’adaptation de leur engin,  car l’atelier qui le faisait était en situation de monopole. Ce qui limitait la mobilité de ses pairs, qui devaient débourser pas moins de 800 000 F CFA pour obtenir un moyen de déplacement. Un montant qui, on l'imagine aisément, n’était pas à la portée de beaucoup d'entre eux.

Grâce à la formation que ses collègues et lui ont reçue, il dit être fier de pouvoir contribuer à améliorer les conditions de vie des handicapés moteurs. Les difficultés ne manquent cependant pas, surtout en ce qui concerne la rareté des marchés. « Actuellement, nous nous tournons assez souvent les pouces. Beaucoup de nos commandes venaient des ministères et des ONG. Mais depuis quelques années, nous n’en avons plus. Seuls quelques particuliers qui veulent modifier leurs motos nous approchent ». C'est pourquoi Boureima Koné invite les autorités nationales à jeter un regard sur leur secteur d’activité, qui rend service à une couche de la société souvent négligée ou oubliée.

Armelle Ouédraogo

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