samedi 23 novembre 2024

Religion au Burkina Faso: Fossé entre comportement des croyants et messages des leaders religieux quelle explication ?

croyancAux différents jours de cultes et de prières dans les temples, les mosquées et les églises des milliers de pratiquants les remplissent pour prier et écouter les prêches des différents leaders religieux.  Les messages diffusés sont très souvent liés à la tolérance, la paix, à l’amour des uns pour les autres et l’honnêteté. Cependant le quotidien d’une bonne partie de ces pratiquants ne reflète pas ce qu’enseignent les imams, les prêtres et les pasteurs. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cet état de faits ?

Le Cardinal Philipe Ouédraogo dans l’une de ses adresses aux fidèles chrétiens a souligné : « Il faudrait un peu plus de lucidité, de modestie et d’humilité de la part des uns et des autres pour ne pas se prendre pour le nombril du monde ». La pertinence de cette déclaration n’est plus à démontrer quand l’on jette un regard sur le vécu des Burkinabè. Malgré ces piqûres de rappel, dans les mosquées, les églises, l’incivisme va grandissant en circulation, dans l’administration burkinabè. Les affrontements y sont légion, les malversations aussi.

Pour l'abbé Blaise Martin Maquiza, le vécu quotidien de plusieurs chrétiens catholiques ne reflète pas leur vie de foi et ce, en dépit des enseignements donnés par les religieux. Que ça soit en circulation ou dans leurs activités quotidiennes, l’humilité et l’esprit de tolérance manquent beaucoup dans leur vécu. A la question de savoir ce qui pourrait expliquer cet état des faits, il explique que la mauvaise compagnie à travers lesquelles les mauvais comportements sont pris comme exemple, le recours au gain facile, les effets pervers de tout type qui inondent le monde par l’entremise des réseaux sociaux y sont pour beaucoup.

L’imam El hadj Moussa Ouédraogo dit ne pas comprendre que tous les vendredis les mosquées soient pleines à craquer. Malheureusement cela est perceptible dans le comportement quotidien de ces croyants. Selon lui, les devanciers et même la société entière ont leur part de responsabilité. Car à son entendement en plus de la prière, les fidèles devraient être encadrés surtout les plus jeunes à qui il est reproché  des actes inciviques. Si la chaîne de transmission des bonnes valeurs sociales se rompt après les lieux de cultes, il est difficile que le comportement en circulation et dans les autres endroits privés ou publics soit le reflet du prêche des leaders religieux. A en croire El adj Moussa Ouédraogo, plusieurs personnes vont dans les endroits de cultes, pas forcément par conviction mais très souvent par mimétisme ou même par conformisme social.

De ce qui est du comportement déviant de certaines personnes que l’on constate de nos jours, chacun doit revoir la copie pour que l’on reconstitue le tissu communautaire qui tend à disparaître au profit de l’individualisme. Cela permettra à la société qui préservait les valeurs sociales de jouer pleinement son rôle de censeur.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

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