La Société de gestion du stock de la sécurité alimentaire (SONAGESS) a été mise en place par le gouvernement en vue de soutenir les personnes vulnérables. En cette période de soudure, marquée par une saison pluvieuse difficile, son intervention auprès des populations s'avère une nécessité absolue. Mais si les actions de la SONAGESS sont louables, certaines personnes émettent tout de même des réserves quant à sa bonne gestion.
Asseta OUEDRAOGO : « L’initiative du ministère de l’Agriculture qui consiste à aider les couches sociales défavorisées à travers la SONAGESS est à saluer. Cela permettra aux familles de pouvoir se nourrir car l’année dernière, les récoles n’ont pas été bonnes. Cependant, l’Etat pourrait encore diminuer les prix afin de permettre à tous de pouvoir acquérir les céréales. Actuellement le sac de maïs de la SONAGESS est à six mille francs CFA (6000). Ce qui n’est pas accessible à toutes les bourses.»
Amado OUANGA : « Une fois, j’ai voulu payer du riz de la SONAGESS, mais je me suis rendu au lieu de vente trois fois de suite sans obtenir gain de cause. Le rang était tellement long qu’il était difficile d’y accéder. Lorsque j’ai pu accéder à la tête du rang, on m’a fait savoir que le stock était épuisé. Ceux qui ont eu la chance n’ont pas pu repartir à la maison avec plus de deux sacs de céréales. Pourtant, deux sacs ne peuvent pas combler les besoins alimentaires d’une famille dans notre contexte. Le véritable problème, c’est qu’il y a des commerçants qui viennent acheter les céréales pour stocker dans leurs magasins. Ensuite, ils les commercialisent sur le marché quand il y a pénurie. Je reconnais que l’initiative de la SONAGESS est louable, mais il y a des choses à améliorer. »
Minata NIKIEMA : « Les prix des produits de la SONAGESS sont abordables. Le sac de 50 kg de maïs par exemple est vendu à six mille francs CFA (6000). Pourtant, cela dépasse quinze mille francs CFA (15 000) dans les boutiques ordinaires. C’est une bonne initiative qui permet aux couches sociales défavorisées de pouvoir se nourrir convenablement. »
Adama TAPSOBA : « Les céréales offertes par la SONAGESS ne couvrent pas tous les besoins. Plusieurs fois, nous nous sommes rendus sur les points de vente et nous n’avons pas eu gain de cause. Ce sont les commerçants qui en bénéficient le plus. Pour nous autres qui ne désirons qu’une petite quantité, c’est tout un problème d’en disposer. Quand les céréales arrivent, en moins de deux heures, c’est déjà épuisé. Celui qui ne connait personne dans le circuit de distribution peut être sûr de ne rien avoir. »
Agnès COMPAORE : « L’initiative de la SONAGESS est la bienvenue. Mais pour avoir les céréales, c’est une grande bataille. Les céréales que le gouvernement envoie n'excèdent pas une ou deux tonnes. Et la plupart sont emportées par les commerçants, si bien que les véritables destinataires n’en bénéficient pas. Sinon, six mille francs CFA (6000), c’est un bon prix. Si tout était fait dans les règles de l’art, cela atténuerait la souffrance de nombreuses populations.»
Propos recueillis par RGB
