dimanche 24 novembre 2024

Crise au ministère de l’éducation nationale : la CNSE lance un mot d’ordre de boycott des activités

criz uneRéunie en assemblée générale le vendredi 26 avril 2019, la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), qui regroupe 15 centrales syndicales, a appelé les travailleurs de l’éducation et de la recherche au boycott des activités académiques à compter de ce jour. Quelles sont les raisons principales de cette décision ? Et quelles en sont les implications ?

Pierre Zangré, responsable presse de la CNSE, explique que cette décision a été prise pour protester contre la lenteur constatée dans la mise en œuvre du protocole d’accord entre leur coordination et le gouvernement. Parmi les points concernés par ledit protocole, il y a l’adoption d’un statut valorisant au profit des personnels de l’éducation et de la recherche, l’amélioration de l’accès à l’éducation et des conditions de travail pour une efficacité du système éducatif et la revalorisation de la fonction d’enseignant. A en croire M. Zangré, depuis janvier 2018 où le gouvernement et la CNSE ont signé cet accord, sa mise en œuvre tarde à être effective.

Ce mot d’ordre de boycott qui consiste à cesser toute évaluation dans les différents ordres d’enseignement concernés donne à coup sûr du fil à retordre au gouvernement burkinabè qui venait de clore le chapitre du mouvement d’humeur des agents du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement. Simple coïncidence ou pas, ce qui est certain, c’est que ce mot d’ordre a été donné juste après qu’il a été concédé aux financiers des primes de motivation trimestrielles dont le montant, suivant la catégorie de l’agent, varie entre 900 000 et 400 000 FCFA. A l’annonce de ces primes, bon nombre d’observateurs avaient prédit que cela motiverait les autres acteurs sociaux à durcir le ton pour, eux aussi, obtenir gain de cause de la part du gouvernement.  criz 2A ce propos, le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Lassané Kaboré, affirme: « Il n’y a aucune structure où l’on a vu une réduction comme chez les financiers. Les plateformes qui sont là sont liées à des demandes  d’augmentation. Je pense que chacun de nous devrait comprendre qu’il y a eu de part et d’autre des sacrifices. Je pense que ç’a été un esprit de consensus. Il faudrait aussi réviser cette manière de voir qui consiste à dire que si ce n’est pas moi, rien ne peut marcher. Nous devrions savoir que nous sommes tous fils de ce pays et que ce qui est important, c’est de travailler dans la cohésion pour construire la nation». 

Dans ce contexte burkinabè d’insécurité marqué par une crise économique, nous pensons que le gouvernement devrait avoir un langage sincère et poser des actes concrets pour le traitement des différentes plateformes. De plus, il devrait éviter de faire des promesses et surtout de donner des échéanciers qu’il n’est pas en mesure de respecter. Enfin, une résolution globale des problèmes des travailleurs de la fonction publique lui éviterait d’être à tout moment en train de négocier avec les syndicats ou de résoudre des crises.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

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