dimanche 24 novembre 2024

Crises sociopolitiques au Burkina Faso : impact des interventions sur le dénouement de la crise

pol unePendant certaines crises sociopolitiques, l’intervention des leaders d’opinion est attendue pour leur dénouement. Cependant d’un bord à l’autre la neutralité de ces interventions n’est souvent pas garantie. Si bien que souvent l’effet contraire à celui recherché se produit.

En 2014 en pleine crise sociopolitique pendant que des voix appelaient à l’apaisement, d’autres par contre attisaient le feu. C’est le cas de celle de plusieurs hommes politiques de la majorité présidentielle et celle de l’opposition. Au nombre des interventions on peut citer celle-ci : «  s’ils brûlent vos maisons, brûlez les leurs » ou les propos du genre « nous allons modifier la Constitution pian ! »Le vrai problème de ces agissements, c’est quand tout dégénère que les autorités religieuses et coutumières sont sollicitées. Si leur intervention participe beaucoup au dénouement de la crise, il se trouve souvent que les auteurs des propos désobligeants  ne prennent pas de leçons après l’accalmie. Mahamadé Sawadogo, professeur de philosophie politique à l’université, indique également que cette question d’intervention des coutumiers et religieux ne date pas d’aujourd’hui. « Depuis longtemps, les acteurs politiques en période de crise font appel aux autorités religieuses et coutumières pour résoudre le problème. Ils s’appuient sur leur influence pour asseoir et légitimer leur pouvoir », explique-t-il. Pour ce faire, le professeur estime que les responsables religieux et coutumiers doivent avoir un esprit de discernement afin de pouvoir contribuer au mieux à la prise de décisions sages et responsables qui ne seront pas surtout compromettantes dans le futur. Cela, car à la longue leur crédibilité peut être remise en cause, et leurs interventions à la longue ne verront pas un écho favorable au sein de la population.

Pour résoudre certains remous sociaux avec les syndicats, il arrive que ceux-ci soient aussi sollicités.

A ce propos, Bassolma Bazié, secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), estime que « quand les  autorités coutumières et religieuses se rangent du côté du pouvoir pour faire signer des accords, elles se doivent d’avoir un regard sur l’état de leur mise en œuvre. Sinon, nous serons tous responsables demain des déviations que nous sommes en train d’induire dans notre pays ».

On peut alors se poser des questions sur l’avenir de cette constante intervention de ces leaders d’opinion qu’ils soient religieux, coutumiers, politique syndicat dans le bras de fer sociopolitique. Qu’adviendra-t-il de la paix et de la cohésion nationale, gage de stabilité de tout pays, si les leaders religieux et coutumiers qui n’hésitent pas à apporter au besoin leur aide dans la résolution des crises n’ont plus de crédit aux yeux de la population pour quelque raison que ce soit ?

Tout compte fait, les leaders d’opinion, avant toute diffusion des messages dans les espaces publics, se doivent de mesurer leur portée sur la cohésion nationale et le vivre ensemble burkinabè.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné 

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