« Christ est ressuscité ! ô mort, où est donc ta victoire ? » Cette résurrection, fondement de la foi chrétienne, a été commémorée le samedi 20 avril 2019 à Ouagadougou à la paroisse Christ-Roi de l’univers de Pissy. Cette cérémonie à laquelle a pris part une foule de fidèles a été l’occasion pour plus 1 500 catéchumènes de recevoir le Saint-Esprit à travers le baptême pour certains et la confirmation pour d’autres.
« Christ est vivant alléluia ! La mort est vaincue alléluia ! La vie est donnée alléluia ! » C’est sur ces paroles joyeuses que s’est déroulée la célébration de la veillée pascale. A l’image du Christ vainqueur de la mort, le curé de la paroisse, l’abbé Michel Wenceslas Tiendrébéogo, a invité ses paroissiens de renaître en rompant avec la vie du passé. Pour lui, la fête de Pâques est la plus importante et invite tout chrétien à cultiver en lui l’humilité, la tolérance et la dignité humaine. « La situation nationale actuelle nous invite à être plus vertueux, afin de revenir à un Burkina Faso de paix et de cohésion sociale », a-t-il déclaré. L’occasion s’y prêtant, l’assemblée a eu une pensée particulière pour les religieux qui ont été enlevés, de même que pour toutes les victimes des actes terroristes. En leur nom, une prière spéciale a été faite.
Pour le curé de Christ-Roi, « ce soir nous avons reçu la bonne nouvelle de la résurrection de Jésus que nous devons faire survivre. Nous devons croire à cette nouvelle non seulement dans l’esprit, le cœur, mais aussi dans les actes, à l’image de l’apôtre Jean : montre-moi ta foi, car moi je te montrerai ma foi par mes actes ».
A cette veillée Pascale, après les sacrements du baptême et de la confirmation qui ont agrandi l’Eglise famille de Pissy, les couples qui ont reçu ces sacrements ont été mariés à cette occasion. Pour Alain Kaboré, l’un de ces derniers, « c’est un grand jour pour ma femme et moi, car nous avons reçu deux sacrements. Grande est vraiment notre joie ».
A ce propos, la seule ombre au tableau de la célébration est le fait que certains couples mixtes, c'est-à-dire dont l’un des membres est catholique et l’autre d’une autre religion, ont refusé de sacrifier à ce rituel. Et ce, malgré l’insistance du curé.
Par ailleurs, cette veillée pascale a été l’occasion pour tous les chrétiens de renouveler leurs promesses baptismales.
Situation nationale oblige, c’est sous haute sécurité que les fidèles chrétiens ont chanté et dansé la victoire sur la mort de leur sauveur en ce jour solennel. A en croire le curé de la paroisse, la fête de Pâques est la plus importante du christianisme. Il se trouve cependant que pour plusieurs chrétiens, le côté festif n’est pas mis en avant dans les familles. Selon Francis Balaya, enseignant et fidèle chrétien, c’est peut-être parce que Pâques n’a pas lieu à une date fixe que les gens ne prêtent pas beaucoup attention pour son organisation.
Pour mémoire, la Pâques est une fête solennelle que les Juifs célébraient tous les ans, le quatorzième jour lunaire entre l’équinoxe du printemps, en mémoire de leur sortie d’Egypte. Cette fête a pris sa dimension actuelle après la résurrection du Christ.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné