Pour dénoncer la lenteur constatée dans la mise en œuvre du protocole d’accord signé avec le gouvernement, la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), qui compte quinze centrales syndicales, a organisé ce jour 18 avril, et ce sur l’ensemble du territoire national, une journée de protestation. Elle a été marquée par une marche à l’issue de laquelle s’est tenu un meeting à la Bourse du travail.
C’est suite au point fait par la CNSE sur la mise en œuvre du protocole d’accord signé avec le gouvernement, et au regard des conclusions insatisfaisantes, que ladite Coordination a décidé d’un arrêt de travail de 24h le jeudi 18 avril. Ces insatisfactions portent sur plusieurs points. Le premier est le statut valorisant des enseignants. En effet, selon Bonaventure Belem, coordonnateur de la CNSE, cela fait exactement 7 mois qu'un comité bipartite a démarré des travaux sur le statut revalorisant des enseignants. Après plusieurs sessions de travail au cours desquelles d'importantes concessions ont été faites par la Coordination et que le gouvernement lui-même reconnaît, aucune garantie n'existe à ce jour sur sa finalisation et son adoption avant la fin de l'année scolaire. Ce statut valorisant ne devrait pas juste être un outil de définition des emplois mais d’organisation de l'évolution de la carrière des agents, dans le but d'améliorer la qualité du système éducatif et les conditions de vie des travailleurs. La CNSE déplore que le gouvernement ne soit pas dans une vision de discussion sur ce dossier avec pour objectif d’aboutir à un statut valorisant.
Deuxième point d’insatisfaction : les corrections financières. Prévues pour être bouclées en fin novembre 2018, ces corrections traînent à être effectuées. En fin mars 2019, le gouvernement indiquait que sur un potentiel de 66 055 bénéficiaires de la correction de l’indemnité de logement, seulement 39 768 agents avaient bénéficié de ladite révision. Quant à l’indemnité spécifique, sur un potentiel de 74 509 agents, 45 688 ont eu droit à la correction. Et la coordination de préciser que ces chiffres ne concernent que la première tranche. Pour la deuxième tranche qui devait être effective en janvier 2019, aucune indication n’est donnée à ce sujet pour le moment.
Autres points d’insatisfaction, la question du personnel des ex-garderies populaires qui, selon les frondeurs du jour, est clochardisé. A cela s’ajoutent les questions de cantine, de respect des effectifs et de dotation des établissements en moyens de fonctionnement. Car la vision de la CNSE est que les luttes prennent en compte l’ensemble des acteurs du système éducatif et l’institution éducative elle-même, au lieu de s’appesantir sur les questions économiques. Le gouvernement devrait alors entendre leur grogne et satisfaire rapidement les engagements pris avant la fin de l’année scolaire, car la lutte est engagée de nouveau et elle se poursuivra jusqu’à la victoire, a averti Bonaventure Belem.
La CNSE est soutenue dans sa lutte par l’Unité d’action syndicale (UAS), qui estime que le gouvernement devrait s’engager résolument dans la mise en œuvre du protocole d’accord signé et dont les échéances sont, pour la plupart, largement dépassées.
Une assemblée générale est prévue le vendredi 26 avril pour décider de la suite à donner à l'action menée ce jour.
Armelle Ouédraogo/ Pema Néya (Stagiaire)