Narcisse Kouadio dit Popo a fait ses armes dans la coiffure féminine en Côte-d’Ivoire, son pays natal. Installé à Ouagadougou depuis 2012, le jeune homme tente de se créer une place de choix dans un univers où la mode capillaire féminine est l’apanage des femmes. Pour y parvenir, il fait confiance à son talent.
Niché dans un carré à l’arrière d’un jardin public, le salon de Narcisse Kouadio dit Popo passerait inaperçu. Mais sa couleur rose attire automatiquement l’attention. « J’ai décidé de peindre la pièce en rose pour rendre hommage à la femme. Le rose est la couleur de la féminité et de la douceur », dit-il.
A l’intérieur de son salon, pas de décor superflu. Quelques chaises, des serviettes, de la pommade pour les cheveux, quelques peignes et brosses, des mèches et le tour est joué. Avec le peu dont il dispose, il arrive à faire des merveilles. « Le plus important, c’est de maîtriser ce que l’on fait. On peut avoir un grand salon et des outils sophistiqués, sans pouvoir bien coiffer. Tout dépend de la formation qu’on a reçue et de la créativité », confie le coiffeur.
Le jeune coiffeur s’intéresse à tous les styles de coiffure. Mais pour les années à venir, il espère davantage se spécialiser dans la coupe afro sous toutes ses formes. « Depuis mes débuts, j’ai toujours aimé travailler sur les cheveux naturels. Ces dernières années, les Africaines ont compris qu’elles ont de beaux cheveux et les mettent davantage en valeur. J’aimerais me spécialiser dans la coupe afro, car elle a de l’avenir », assure-t-il.
« Choquer pour plaire » ou encore « Samedi soir », sont autant de modèles prisés par les clientes de Popo ; des clientes qui viennent des quatre coins de la ville, parmi lesquelles on compte des artistes musiciennes. « J’ai connu Popo par l’intermédiaire d’une amie. Il connaît très bien son travail. C’est quelqu’un de très habile et je ne regrette jamais d’être passée chez lui », confie une cliente.
« C’est parfois difficile de supporter le regard des gens »
Selon Narcisse Kouadio, la coiffure est le plus beau métier du monde. Cependant, il avoue rencontrer des difficultés dans l’exercice de sa profession. « Un homme qui coiffe les femmes, c’est un peu rare. Il y a des personnes même qui nous prennent pour des homosexuels. C'est parfois difficile de supporter le regard des gens. Mais c’est ce que j’ai choisi de faire et j’en suis fier. Avec le soutien de ma famille, de mes proches et de mes clientes, j’ai le moral haut et je continue d’avancer », affirme le coiffeur.
En attendant d’ouvrir un salon plus spacieux doté de toutes les commodités, Popo espère fidéliser sa clientèle en étant chaque jour plus inventif.
RGB