jeudi 21 novembre 2024

Fronde sociale : Le MPP dénonce une opération de prise en otage de l’administration publique par les organisations syndicales

conf mppCes derniers temps, l’actualité nationale bouillonne. Grève silencieuse des agents du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID) qui met à mal l’économie nationale et exaspère plus d’un Burkinabè, fronde sociale en constante ébullition, tueries à Zoaga et à Arbinda et question de la réconciliation nationale qui est sur toutes les lèvres à quelques pas des échéances électorales de 2020 sont illustratives de cette réalité, et le moins qu’on puisse dire est que la patate est chaude pour le pouvoir en place.  Ce qui a poussé le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le parti au pouvoir, à rencontrer les hommes et femmes de médias ce jeudi 11 avril 2019 afin de donner au peuple burkinabè sa lecture de la situation nationale. Pour Simon Compaoré et ses camarades, des personnes aux desseins machiavéliques utilisent tous les moyens pour déstabiliser le pays et empêcher le MPP de travailler. Ils ont aussi appelé les syndicats à revoir leur copie et à savoir raison garder pour l’intérêt national.

 

C’est sous la formule d’une conférence de presse abordant toutes les grandes questions du moment que le Mouvement pour le peuple et le progrès (MPP) et ses alliés se sont exprimés sur les évènements de ces derniers temps qui mettent à mal le vivre-ensemble entre Burkinabè et asphyxient l’économie nationale. Pour eux, des esprits malveillants travaillent dans l’ombre afin d’empêcher le MPP de réussir sa gestion du pouvoir d’Etat et de décliner toute sa politique de développement pour les populations. Ils en veulent pour preuve le fait que depuis la prise de pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré, il n’y a point eu de répit pour le gouvernement en ce qui concerne la fronde sociale, qui est en constante ébullition, et les attaques de toutes sortes.

En ce qui concerne la fronde sociale, le pouvoir en place, même s’il ne nie pas le droit de grève reconnu par la Constitution aux organisations syndicales, estime qu’au regard de l’usage qui en est fait, il s’agit d’une « prise d’otage » car, dit-il, pour un oui ou un non, les organisations de travailleurs sous le drapeau syndical brandissent l’épouvantail de la grève. Ce qui est davantage scandaleux et inacceptable pour le président par intérim du MPP, Simon Compaoré, et ses camarades. C’est la grève silencieuse des agents du ministère de l’Economie et des Finances. En effet, depuis la conférence de remise à plat des salaires qui a repensé les fonds communs attribués à une catégorie d’agents publics, les agents du MINEFID brandissent plusieurs raisons aux usagers des services publics pour ne pas exécuter convenablement les tâches qui leur incombent au sein de l’administration publique, mettant ainsi à mal l’économie nationale. Pour le MPP et ses alliés, ce qui se passe actuellement dans ce ministère sensible n’est ni plus ni moins qu’une opération de sabotage et une tentative d’asphyxie de l’économie nationale par un groupe de travailleurs mus par des intérêts personnels qu’ils défendent au détriment de l’intérêt supérieur et au mépris du sort du peuple burkinabè. « Comment sous des prétextes aussi fallacieux que farfelus, qui ne résistent pas à l’analyse, peut-on empêcher des citoyens, des patriotes d’accomplir leur devoir civique ? » se demandent-ils. Puis d’en appeler à une fermeté des pouvoirs publics.

A côté de cette grève silencieuse des agents du MINEFID, il y a aussi la pression des syndicats des autres ministères, notamment celle de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) et le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) qui est inacceptable pour le MPP. C’est pourquoi il appelle les différentes structures syndicales à faire preuve de responsabilité et de souplesse quand il le faut, et ce, pour l’intérêt national car, estime-t-il, « même si le droit de grève est un droit constitutionnel reconnu aux syndicats, son utilisation récurrente et abusive, dessert la cause de ceux qui en font une exploitation quasi maladive ».

Concernant les tueries à Arbinda et à Zoaga, qui ne sont d’ailleurs pas les premières au Burkina Faso depuis la prise au pouvoir du MPP, les conférenciers du jour s’insurgent contre ces atrocités qui, selon eux, font aussi partie de la stratégie de déstabilisation du pays orchestrée par les détracteurs du MPP.  conf mp« Des artisans de la déstabilisation cherchent à semer les graines de la division dans notre pays et à opposer les communautés », sont-ils convaincus. C’est pourquoi ils n’excluent pas le fait qu’il y ait des personnes malveillantes qui au sein de la population polluent le vivre-ensemble avec pour objectif de garder vive l'animosité des uns et des autres dans le seul but de pouvoir assouvir leur dessein machiavélique. En définitive, ils estiment qu’il n'est pas à écarter des complicités de cette nature et les enquêtes qui sont en cours permettront de lever le voile sur cette situation afin d'éradiquer ce fléau qui est en train de s'installer dans le pays. Ainsi, à leurs yeux, il ne souffre aucun doute que  ces tueries sont « une nouvelle forme de terrorisme social aux conséquences tout aussi désastreuses que la guerre asymétrique à laquelle nos FDS font face ».

Pour ce qui est de la réconciliation nationale qui est presque sur toutes les lèvres en ce moment, le parti au pouvoir dit n’y être pas opposé. Toutefois, il affirme attacher du prix « à la réconciliation vraie qui ne sacrifie pas la vérité et la justice sur les actes graves commis qui ne peuvent quitter d’un coup de baguette magique la mémoire individuelle et collective ». Par conséquent, le MPP « se démarque de l'amalgame fait à dessein par les chantres de la réconciliation favorables à la justice transitionnelle à des fins de politique politicienne au détriment de l'Etat de droit ».

Pour ce qui est des récentes rencontres du chef de l’Etat avec l’opposition et la majorité, qui accoucheront bientôt d’un grand dialogue sur les grandes questions du moment, le président par intérim du parti estime que c’est la preuve que la majorité, avec à sa tête le président Roch Marc Christian Kaboré, est ouverte à la concertation dans sa gestion des affaires.

Candys Solange Pilabré/Yaro

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