A l’instar de 83 autres personnes, Gilbert DIENDERE devra comparaître devant les juges le 27 février 2018. Il est entre autres poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat, pour coups et blessures volontaires, pour meurtre et pour trahison, durant le putsch manqué de septembre 2015. Des citoyens s’expriment sur ce procès.
Jacques SAWADOGO, étudiant en linguistique, 3e année : « Les gens attendent beaucoup de ce procès. La population souhaite connaître toute la vérité sur cette affaire. Notamment, pourquoi des gens sont-ils morts et qui a donné l’ordre de tirer ? On souhaite que le procès soit juste et que le verdict qui en sortira réponde aux attentes de la population. Je suis certain que Gilbert DIENDERE a beaucoup de révélations à faire au peuple burkinabè, qui pourraient impliquer certains dirigeants actuels. On souhaite que la justice soit véritablement indépendante et que la vérité soit révélée au grand jour.»
Samuel OUEDRAOGO, enseignant du secondaire : « Gilbert DIENDERE a commis de nombreuses forfaitures. Ma plus grande attente est que la lumière et la vérité jaillissent au grand jour. Cela fait bientôt trois (3) ans que le putsch a été perpétré et on n’a pas encore statué sur son sort. Mais j’avoue qu’il est difficile de croire en la justice burkinabè, parce qu’il y a de nombreux dossiers qui n’ont pas encore connu de dénouement. La justice Burkinabè a encore du chemin avant d’être acceptée par tous. »
Boureima SINON, étudiant en Master II / Droit international public : « Je serai au procès de Gilbert DIENDERE le 27, car je veux bien connaître les tenants et les aboutissants de l’affaire du putsch manqué. J’espère que la justice sera rendue conformément aux lois de notre pays et surtout qu’il n’y aura pas de mainmise. La justice doit être impartiale et les gens doivent arrêter de croire qu’il faut à tout prix condamner Gilbert DIENDERE. Il ne pourra être inculpé que si les charges qui pèsent contre lui sont vérifiées. Seul le juge est habilité à dire qui a raison ou qui a tort. Mais si toutes les charges retenues contre lui sont avérées, je crois qu’il encourt une peine d’emprisonnement d’au moins dix ans. Cela peut aller jusqu’à la peine à perpétuité ou la peine de mort. »
Cyrille ZONGO, étudiant en économie : « A mon avis, la justice ne sera pas rendue car la justice burkinabè n’est pas indépendante. Il y a plusieurs dossiers pendants qui n’ont pas été résolus. On peut citer par exemple les dossiers de Thomas SANKARA et de Norbert ZONGO. Mais je souhaite néanmoins que pour cette fois, la justice soit rendue. Gilbert DIENDERE a commis des forfaitures et doit en payer le prix. »
Germain KAMBOU, médecin : « En tant que citoyen, je souhaite que la justice soit dite à ce procès qu’on attend depuis trois (3) ans. On espère que les résultats seront à la hauteur de nos attentes. C’est vrai que la justice burkinabè n’est pas tout-à-fait crédible, car il y a de nombreux dossiers qui n’ont pas encore été traités. Mais j’ose espérer que les juges feront leur travail comme il se doit pendant ce procès. »
David DIBGOLONGO, étudiant en archéologie : « Ce procès se présente comme un ouf de soulagement pour les familles des victimes. Bon nombre de Burkinabè ne croient pas en l’indépendance de la justice. Mais, j’y crois et je me dis que si les attentes des Burkinabè sont comblées à l’issue de ce procès, ils feront davantage confiance à la justice. »
Rasmané GUIGMA, élève à l’Ecole nationale des enseignants du secondaire de Koudougou : « Mon véritable souhait est que la justice soit rendue. Durant le coup d’Etat manqué de 2015, il y a eu de graves dommages, aussi bien matériels que physiques. Il revient à la justice de situer les responsabilités et d’inculper les principaux concernés dont Gilbert DIENDERE à la hauteur de leurs forfaits. »
Propos recueillis par RGB