dimanche 24 novembre 2024

Délestages au Burkina Faso : impact sur les activités économiques des entreprises

délest uneA la période qui court du mois de mars à celui de mai, il est très fréquent de constater que dans nos grandes villes il y a de longues heures de coupure de courant. Celles-ci causent beaucoup de désagréments aux entreprises, leur faisant enregistrer de nombreuses pertes économiques. 

Au Burkina Faso, entre destruction des équipements et difficultés de conservation des aliments, les populations subissent chaque année entre 40 et 50 heures de délestage par semaine en matière de fourniture d’électricité. Ces chiffres sont le résultat d’une étude du Centre d’études et de documentation et de recherche économique et sociale. Depuis des années, la matérialisation de l’interconnexion Abidjan-Ouagadougou a suscité un grand espoir au peuple burkinabè. Et ce, parce que la communication de la Société nationale burkinabè de l’électricité (SONABEL) avait indiqué qu’il n’y aurait plus de délestage avec cette interconnexion. Pour Léonard Poda, gérant d’un secrétariat public de saisie, d’impression et de photocopie, « le peuple burkinabè en a marre ! Franchement, les activités tournent au ralenti. Il y a une perte de chiffre d’affaires de 20 à 30 % ! » En cas de coupures intempestives de courant, soit tu arrêtes de travailler, soit tu te procures un groupe électrogène et là, ce sont encore des dépenses en plus. Donc, vraiment, on ne sait pas où donner de la tête, a-t-il indiqué.

Ce qui est le plus déplorable dans cette question de délestages c’est la conservation des aliments tels que le poisson. Pour certaines poissonneries que nous avons approchées dans un quartier périphérique de Ouagadougou, elles ne sont pas équipées de groupe électrogène comme moyen palliatif en cas de délestages. De ce fait normalement, selon les nutritionnistes, après que le poisson soit dégelé, il est impropre à la consommation. Il se trouve que la cupidité et la peur d’enregistrer une perte en jetant ces produits font qu’ils sont vendus au risque et péril des consommateurs. Il en va de même pour la conservation des produits dérivés du lait tel que le Yaourt, le « dèguè ». Selon Rose Kaboré, gérante d’une alimentation de la place, à leur niveau, des précautions ont été prises pour éviter que ces produits très périssables soient intoxiqués à cause du délestage. Par ailleurs, elle indique que cela a une grande incidence sur les dépenses de l’entreprise et constate qu’au niveau des factures d’électricité de la SONABEL, il n’y a aucune baisse.

Pour une vendeuse de jus local, Véronique Ilboudo, maintes fois elle a dû jeter son produit à cause des délestages et cela lui a causé des pertes financières importantes.

délest 2Pour les vendeurs de barres de glace ou d’eau glacée, c’est vraiment une période de bonnes affaires mais les délestages les empêchent de profiter de l’opportunité.

Au chapitre des conséquences directes des délestages, les entrepreneurs relèvent des destructions temporaires d’équipements, des problèmes de trésorerie, des déficits de production, des pertes définitives de matériel, des retards dans l’exécution des commandes, des heures supplémentaires additionnelles, des pertes de commandes et des pénalités à payer. Malheureusement ils indiquent que tous ces désagréments sont endossés par eux sans la moindre contribution de la SONABEL. Vivement que cette société fasse des efforts pour satisfaire sa clientèle, car ces structures sont pourvoyeuses d’emplois pour des milliers de personnes.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

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