Les pédicures-manucures ambulants de la ville de Bobo-Dioulasso sont des jeunes gens d'une vingtaine d'années, venus pour la plupart des villes et villages du nord du pays, qui sillonnent la ville pour proposer des soins de mains (ongles) et de pieds (orteils). Cette activité, au-delà de sortir ces jeunes du cercle vicieux de l'oisiveté, constitue pour eux un véritable gagne-pain qui garantit leur dignité dans la société. Cependant, elle présente certains risques qu'il convient de ne pas occulter.
En parcourant la ville de Bobo-Dioulasso, il n'est pas rare de rencontrer au détour d'une rue les manucure- pédicures. On les reconnait facilement par leurs petits sacs de matériels qu'ils portent en bandoulière. Ces sacs contiennent principalement des ciseaux (parfois de fabrication artisanale), des limes, des scalpels, des lames et un petit bidon d’eau savonneuse. Avec ces matériels, ils apportent un soin esthétique aux ongles et aux orteils qu’ils taillent, liment en enlevant les cors et les oignons qui sont souvent disgracieux.
Leurs salons de beauté pour ce travail d'esthétisme, ce sont les lieux où ils rencontrent leurs clients. Ces derniers sont majoritairement constitués d'hommes, car les femmes et les jeunes filles préfèrent toujours aller dans leurs salons de beauté habituels pour ces soins. Les ongles des deux mains traitées, reviennent à cent (100) francs CFA, idem pour les orteils des deux pieds. « A la fin de la journée nous pouvons faire une recette avoisinant la somme de soixante mille (60 000) francs CFA. Tout dépend du dynamisme du marché », confie Amadou, manucure-pédicure.
Si l'activité permet à ces jeunes de subvenir à leurs besoins, elle n'est cependant pas sans risques. En effet, le matériel utilisé n’est pas désinfecté après chaque usage. Ce qui est dangereux pour les clients qui sont ainsi exposés à certaines maladies. Si certains clients ignorent les risques encourus, d’autres par contre, sont bien conscients que le matériel utilisé par ces jeunes, peuvent être une source de maladies. « Je sais que cela peut être dangereux, surtout quand il y a une blessure. Mais c'est Dieu qui nous protège, car partout il y a des risques », déclare Sidiki SANFO, un client.
D’autres sont obligés de faire recours aux manucure-pédicures ambulants, car ils sont complexés que des femmes leur fassent ces soins de pieds et de mains dans un salon de beauté. « Eux, ce sont de jeunes garçons, donc je n'ai pas honte qu'ils taillent et nettoient mes ongles et mes orteils », confie Fabéré MILOGO.
Du coté des manucure- pédicures ambulants, le métier n'est pas non plus sans difficultés. « La plus grosse difficulté que nous rencontrons, c'est surtout les petites blessures de la main ou du pied qui peuvent survenir pendant notre travail. Cela n'est pas le plus souvent de notre faute, mais celui des clients qui ne restent pas tranquilles. Pourtant, quand ils sont légèrement blessés, ils nous insultent et parfois refusent même de nous payer », explique Amadou AMADOU.
Yéssy BAKO
