L’Alliance police nationale (APN), face au refus de l’Etat burkinabè de lui délivrer un récépissé d’existence, a demandé qu’il soit ordonné à l’Etat burkinabè de délivrer un récépissé d’existence au profit de leur syndicat. Le tribunal administratif dans sa décision datant du 22 février 2019 a tranché en sa faveur. L’ Etat burkinabè ayant fait appel de cette décision, le 22 mars, il y a eu un autre procès qui a confirmé l’ordonnance attaquée en toutes ses dispositions ce mardi 26 mars 2019 par le conseil d’Etat.
Pour le tribunal administratif, le refus de délivrer un récépissé à une structure syndicale est une atteinte grave à une liberté fondamentale garantie par le Code du travail, la Constitution burkinabè et la convention de l’Organisation internationale du travail (OIT). Par conséquent, le tribunal administratif a décidé d’enjoindre à l’Etat burkinabè de délivrer un récépissé d’existence à l’APN. Le tribunal a estimé que l’argument selon lequel l’existence d’un syndicat dénommé Union nationale de la police (UNAPOL) qui viserait à protéger les intérêts de tous les travailleurs de la police sans distinction ne saurait justifier le refus de délivrer le récépissé.
Le secrétaire général de l’Alliance police nationale, Yirtouro Somé, après le délibéré, exprime sa satisfaction : « Ce matin, c’est un sentiment de joie qui m’anime car ça a été vraiment un procès de longue haleine qui est toujours en cours mais je pense qu’à cette étape des choses la partie adverse va comprendre et mettre un terme à cela ». Le secrétaire général se pose mille et une questions sur le refus de leur délivrer le récépissé. Par ailleurs, il loue la décision de la justice qui fait ainsi montre de son indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif.
Le gouvernement a-t-il choisi son interlocuteur au sein de la police nationale ?
Après analyse du déroulement de ces évènements, il est à craindre qu’il y ait une immixtion de certaines autorités voulant avoir une mainmise sur l’organisation syndicale de la police nationale. Dans notre article datant du 07 novembre 2018, portant sur la conférence de presse de l’UNAPOL après installation de son bureau actuel, nous avions émis notre inquiétude en nous interrogeant sur l’identité de la personne qui se cache derrière cette affaire.
Depuis le mois de novembre jusqu’à nos jours, le problème a perduré et voilà que l’Etat burkinabè, pour les intérêts inavoués de certaines personnalités, va devoir payer des dommages et intérêts pour réparer le tort causé à cette structure syndicale et ce, avec l’argent du contribuable.
Yirtouro Somé tient à éclairer l’opinion publique sur les spéculations faites autour de la création de leur syndicat qui serait un syndicat des personnes affectées hors de Ouagadougou. Pour lui, le syndicat a été créé le 13 octobre 2018 et les affectations sont sorties le 26 octobre 2018. Il estime qu’au contraire, c’est la création du syndicat qui a dû motiver certaines affections des ténors de l’APN.
A notre humble avis, à l’avenir nos autorités devront agir avec la carrure d’hommes d’Etat et non ramener les choses à leur appartenance quelconque, car l’Etat devrait être le bon élève du respect de la loi pour entraîner les autres.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné