Les idées ingénieuses ne manquent pas en Afrique. Mais faute de moyens, elles restent souvent seulement au stade d'idées. Ali Ouédraogo, garagiste et tôlier de son état, est restaurateur de voitures. Radars info Burkina l’a rencontré pour en savoir plus sur son activité professionnelle. Lisez plutôt.
RIB : D’où vous est venue l’idée de restaurer des voitures ?
Elle m’est venue d’une émission télévisée où on fait la restauration des voitures et cela m’a inspiré. Je suis donc allé à Dubaï voir comment les gens restaurent les voitures et j’y ai fait une formation. J’ai utilisé mes petites économies pour mon transport, mon séjour et ma formation à Dubaï, sans l’aide de personne.
RIB : Comment vous vous y prenez ?
Cette voiture, je l’ai restaurée, « tunée » et décorée. Ce véhicule était un de mes taxis (j’en avais trois). Comme j’avais le projet de restaurer les véhicules, je l’ai gardé et vendu les autres. Et quand j’ai eu les moyens, j’ai commencé par faire démarrer le moteur, faire la tôlerie, la carrosserie. N’ayant pas les moyens de me payer des pièces neuves, je passe dans les casses, je négocie le prix des pièces pour reconstituer la voiture. Et souvent je prends des rendez-vous d’un mois pour attendre une pièce, pour l’avoir à un coût abordable. Pour l’allumage et la peinture, j’étais obligé d’aller à Dubaï, j’ai mis plus de six mois avant d’y arriver. Ça fait belle lurette que je suis porteur de ce projet. Après cette première expérience, j’ai acquis une solide expérience en la matière.
RIB : A quel prix vous restaurez une voiture pour quelqu'un qui le désire ?
Comme je l’ai dit plus haut, je peux le faire si d’aventure la personne met en ma disposition tous les moyens. Les honoraires varient selon la commande de la personne mais il faudrait au moins 5 millions de francs CFA si celle-ci ne possède pas sa voiture et ça dépend aussi des options voulues. Par exemple, ce modèle est standard et nécessite des moyens à cause du manque de matériel. Il faut dire que la restauration est un exercice assez difficile car parfois je paye du matériel qui se perd pendant le montage.
RIB : Avez-vous l’appui d’un partenaire technique et financier ?
Pour ce qui est de ce projet, j’en ai parlé à plusieurs personnes qui m’ont encouragé moralement mais sur le plan financier, je n’ai encore rien reçu de personne. J’avais même décidé d’organiser un salon d’exposition de véhicules des années 1960 au mois de janvier passé, mais j’ai dû le reporter à une date ultérieure à cause du manque de moyens. J’ai rédigé le projet, l’ai budgétisé et déposé un dossier dans des institutions de la place mais jusqu’à ce jour je n’ai pas encore eu de retour.
Je lance un appel à toute bonne volonté à m’aider pour non seulement le salon, mais aussi la mise en œuvre du projet car il est pourvoyeur d’emplois et permet de réduire le nombre de vieux véhicules qu'on voit un peu partout en ville. Si on met les moyens à ma disposition, je vais mettre à profit ma petite expérience au service de mes frères en restaurant leurs véhicules et en formant ceux qui s’intéressent à ce métier.
Propos recueilli par Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné