Les salons de massage ne courent pas les rues dans la capitale du Burkina. Ce sont des lieux qui, de prime abord, ont une mission esthétique, c'est-à-dire rendre beau/belle, soigner l’apparence des clients et aussi assurer leur bien-être à travers les différentes sortes de massages qu’ils proposent. Pourtant, ce métier souffre de la mauvaise foi de certains promoteurs de salons de massage qui transforment ce cadre en lieu de dépravation.
« Ceux qui pensent que les salons d’esthétique sont des salons de prostitution sont certainement des gens qui n’ont aucune idée du domaine de l’esthétique », avait confié une professionnelle du métier dans un précédent article. Selon elle, les salons d’esthétique ne sont aucunement des lieux de débauche et de dépravation comme le pense une certaine opinion. Cependant à côté des professionnels du domaine qui soulagent et préviennent bon nombre de maladies, se cachent certains petits « malins » qui déguisent leurs pratiques obscènes à travers des salons de massage.
En quête d’emploi depuis plus de trois mois, une jeune fille que nous avons décidé de nommer Claudine, reçoit un coup de fil l’invitant à prendre part à un entretien d’embauche. Lors de son entretien, relate-t-elle, elle avoue au patron son inexpérience en matière de massage. Toute chose qui ne semblait pas déranger celui-ci. La préoccupation majeure du responsable était de savoir si la jeune fille pouvait « tout faire ». Une question qui a vraiment intrigué notre interlocutrice. « Je ne savais quoi répondre. Donc je lui ai demandé d’être un peu plus explicite ». C’est ainsi que le patron, sans tact, lui explique crûment : « En fait, il y a des clients qui désirent plus que le massage. Je voudrais savoir si tu es disposée à offrir ce service », a-t-il confié. « Surtout ne t’inquiète pas en ce qui concerne la rémunération. Il y a ton salaire de base ; en plus de cela, si ton client est satisfait il sera plus généreux », lui a détaillé le responsable du salon. Face à ce grand déballage, la jeune fille marque un refus catégorique. Comme pour motiver davantage Claudine, le responsable lui explique que pour un massage simple elle recevra la somme de 5 000 francs CFA. 
Mais que pour les massages « avec finition », elle percevra 20 000 francs, voire plus si le client est satisfait de sa prestation. Des précisions qui ne lui feront guère changer d’avis.
Face à cette débauche que certaines personnes peu scrupuleuses veulent introduire dans les salons de massage, il faut que les professionnels du domaine interpellent les autorités compétentes quant à la réglementation sur ce métier mais aussi sur la nécessité pour lesdites autorités de procéder à des contrôles pour assainir le domaine. Cette pratique tend à donner une mauvaise image des salons de massage professionnels qui sont très souvent recommandés pour des questions de santé.
Edwige Sanou
