Accusé, dans le cadre du procès du putsch de septembre 2015, de complicité et trahison, le général Djibril Bassolé, après plusieurs tentatives infructueuses, a été finalement évacué le mercredi 06 mars 2019 au regard de son fragile état de santé. Le gouvernement, en accédant à cette requête du général de gendarmerie et de ses médecins traitants, entend veiller au respect des personnes accusées et s’assurer que les conditions sont réunies pour que chaque accusé puisse répondre de ses actes et participer ainsi à la pleine et entière manifestation de la vérité. Qu’est-ce qui a prévalu à cette décision et comment la nouvelle a été accueillie par les partisans de la NAFA ? Radars Info Burkina a tendu son micro à Aziz Dabo, secrétaire exécutif adjoint et porte-parole du parti, pour en savoir plus.
Radars Info Burkina : Comment au sein de la NAFA vous avez accueilli cette nouvelle d'évacuation du général Bassolé ?
Aziz Dabo : Un ouf de soulagement, car des années durant nous avons clamé haut et fort la nécessité pour notre leader de bénéficier de soins adéquats qui lui ont été refusés du fait de l'adversité politique.
RIB : Malgré la dégradation progressive de son état de santé depuis son incarcération en septembre 2015, le général s'était vu refuser plusieurs fois l'autorisation d'aller se soigner à l'extérieur malgré l'avis favorable des médecins traitants. Qu'est-ce qui véritablement a pesé dans la balance cette fois-ci pour que le gouvernement accède à la demande ?
AD : Peut-être au constat de sa situation sanitaire dégradante, sinon je ne peux vous attester ce qui a motivé cette décision. Il faut reconnaître que le général a subi une intervention chirurgicale à Ouagadougou qui a inquiété plus d'un.
RIB : Selon le gouvernement, cette évacuation participe de sa volonté de veiller au respect des droits des personnes accusées, pensez-vous qu'il soit sincère dans sa démarche ?
AD : Je ne peux mesurer le degré de sincérité du gouvernement, par contre je regrette que ce soit après deux ans, après plusieurs tentatives, décisions de médecins spécialisés, et lorsque sa situation sanitaire s’est fortement dégradée, que cette prétendue volonté du respect des droits des accusés est brandie. Du reste, nous saluons la décision de l'évacuer.
RIB : Pensez-vous que sa détention soit aujourd'hui à la base des ennuis de santé du général ?
AD : Peut-être bien, je n'ai pas d'éléments pour l'attester mais il faut noter que cela fait un moment que Djibril Bassolé souffrait de ces maux qui nécessitaient des soins plus adéquats dans des centres plus spécialisés.
RIB : Aujourd'hui, avez-vous eu de ses nouvelles ? Comment se porte-t-il ? Si ce n'est pas un secret, de quoi souffre-t-il exactement ?
AD : Dieu merci, le général est bien arrivé à Tunis et il a été pris en charge par des services compétents. Comprenez que je ne puisse vous en dire davantage sur son bilan médical auquel je n'ai pu avoir accès. Tout ce que nous souhaitons, c'est qu'il accède aux meilleurs soins, que sa convalescence lui permette de recouvrer la santé et qu'il nous revienne en bonne santé pour d'autres combats.
Propos recueillis par Candys Solange Pilabré/Yaro