Les feux tricolores sont un dispositif permettant la régulation du trafic routier. Si la majeure partie des usagers de la voie (des automobilistes aux motocyclistes en passant par les cyclistes et les piétons) se vantent de savoir à quoi servent lesdits feux, le constat dans la pratique est que très peu savent vraiment comment se comporter suivant la couleur qu’affichent ces feux de signalisation.
A la question de savoir s’il maîtrise le fonctionnement des feux tricolores, M. Tapsoba nous répond ironiquement : « Bien sûr. » Et il se lance aussitôt dans une explication : « Quand le feu est vert, ça signifie qu’on peut passer. Mais quand il est orange, il faut ralentir. Par contre lorsqu’il est rouge, on doit marquer un arrêt ». Contrairement à ce que beaucoup pensent, le feu rouge signifie « obligation de s’arrêter ». Il est comparable à un mur infranchissable et quiconque « brûle » un feu rouge est considéré comme un criminel ou quelqu’un qui veut se donner la mort ou la donner aux autres.
Lorsque le feu est vert, les automobilistes et les motocyclistes ont la priorité de passer, mais la prudence doit toujours être de rigueur. Et quand il est orange, le Code de la route recommande à l’usager de prendre ses dispositions pour s’arrêter, car le feu orange est un feu de transition qui annonce le rouge. En effet, c’est pour éviter un arrêt brusque au feu rouge que le feu orange prévient l’usager de ralentir pour marquer l’arrêt au feu rouge.
Selon le chargé de communication de la police municipale, Adama Pamtaba, le principal problème avec les usagers se situe au niveau du feu orange. « Le texte est clair : engagé je passe, non engagé je m’arrête. A quel moment on est engagé et à quel moment on ne l’est pas ? Par conséquent, si vous avez eu le temps de voir le feu orange, c’est que vous pouvez vous arrêter. Mais au Burkina Faso, le constat est que quand certains usagers constatent que le feu est orange, ils accélèrent pour pouvoir passer et cela n’est pas normal», explique-t-il.
De plus, et contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, tout usager de la route, qu’il soit à vélo, à moto, en voiture ou à pied, est tenu de respecter le feu tricolore. « Même les piétons doivent s’arrêter au feu tricolore, sauf qu’eux doivent faire le contraire de ce que font les autres usagers de la voie. Cela veut dire que si vous êtes un piéton et voulez traverser une voie et qu’il se trouve que le feu est vert, vous devez vous arrêter. C’est quand le feu est rouge que les piétons peuvent passer. Nos feux tricolores ne sont pas équipés de passage pour piétons, sinon normalement le feu tricolore doit être accompagné d’un passage pour piétons », explique M. Pamtaba.
Des explications qui rappellent une fois de plus que les feux tricolores ne sont pas installés à titre décoratif, comme le croient certains en ne les respectant pas. Ils sont un dispositif qui sauve des millions de vies chaque année. Selon une étude statistique de planetoscope, par exemple, le respect strict du feu tricolore par les usagers devrait aider à réduire considérablement le nombre d’accidents de la circulation qui, chaque année, font 1,3 million de victimes dans le monde, dont 90% dans les pays en développement. Au cours de l’année 2017, les statistiques élaborées par la Direction de l’observatoire de la ville ont révélé 6 452 cas d’accidents de la circulation routière, lesquels ont fait 7 137 victimes.
Edwige Sanou