Le climat de tension qui précède l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire entraîne une violation en série des droits de l'Homme. C'est le constat que dresse l'ONG Amnesty International dans son nouveau rapport.
"Côte d'Ivoire, la situation en matière de droits humains demeure fragile". C'est le titre du document présenté lundi (11.02.) à la presse à Abidjan. De l'arrestation de journalistes, blogueurs et d'hommes politiques aux conditions carcérales en passant par des attaques contre des sièges d'ONG de défense des droits humains, Amnesty International énumère des cas précis d'atteintes aux libertés et exige que les autorités ivoiriennes tiennent enfin leurs promesses.
François Patuel, Chercheur chargé de l'Afrique de l'Ouest pour Amnesty International, s'est notamment plaint du sort fait à un activiste en ligne, Soro Tangboho alias Carton Noir, qui aurait "subi des actes de torture infligés par des agents de police et est détenu depuis près de trois mois à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan pour trouble à l'ordre public".
Amnesty déplore également la condamnation à un an de prison ferme d’Alain Lobognon, un homme politique proche de l'ex-président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro, suite à un tweet.
"Les autorités de Côte d'Ivoire sont hantées par leurs vieux démons", conclut François Patuel dans une interview accordée à la DW.
La rédaction francophone de la DW a tenté d'avoir la réaction du ministre ivoirien de la Justice mais les démarches n'ont pas abouti. Mais le gouvernement ivoirien a récemment nié violer la liberté d'expression. "Les droits de l'homme et la liberté d'expression sont une réalité en Côte d'Ivoire", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement Sidi Touré à l'issue du Conseil des ministres.
La Côte d'Ivoire passera en examen devant le Haut Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en mai prochain. Il s'agit de l'examen périodique universel qui consiste à passer en revue trois fois par an les réalisations de l'ensemble des 193 États de l'ONU dans le domaine des droits humains.