Depuis un certain temps, on assiste à Ouagadougou et un peu partout au Burkina Faso à une prolifération des marques d'eau en sachets. Il n'en fallait pas plus pour susciter de la part des consommateurs des interrogations relatives à la qualité ou à la fiabilité de ces différentes eaux.
De plus en plus, le marché burkinabè est inondé par une multitude de marques d’eau dite minérale conditionnée en sachets. Et leur nombre ne cesse de croître, surtout par les temps de forte chaleur. Cependant il y a lieu de se demander si tous ces produits disponibles sur le marché respectent les normes de qualité et d’hygiène.
Des études du Laboratoire national de santé publique (LNSP) ont permis de dresser la liste des structures ayant un protocole de contrôle de qualité pour le contrôle de qualité sanitaire de leur eau 2017-2018. Il en ressort que sur plus de 200 unités de production d’eau de forage et d’eau préemballée au Burkina Faso, seulement 56 ont contracté un protocole avec le LNSP pour le contrôle régulier de leur eau.
Nombreux sont les Burkinabè qui trouvent l’eau vendue en sachets saine et sans danger. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas. « Je me rappelle avoir, un jour, pris un pack d’eau comme à mon habitude. Comme il n’y avait pas la marque que je prenais généralement, le boutiquier m’a convaincue de prendre une autre puisque, selon lui, c’est la même saveur. Je vous assure que du premier au dernier sachet aucun n’était buvable, car il s’en dégageait une odeur insupportable », confie Marie Thérèse.
Cette amère expérience, Marie Thérèse n’est pas la seule à l’avoir faite. En effet, Moussa Ouédraogo, boutiquier nous confie son désarroi. « J’avais commencé un partenariat avec une marque d’eau. À cause de ces gens j’avais cessé de vendre l’eau en sachet, parce que l’eau qu’ils me livraient avait un goût salé assez prononcé. Et de bouche-à-oreille, plus personnes n’achetait l’eau en sachet dans ma boutique », relate-t-il.
En plus de cela, il faut déplorer les conditions de conservation de l’eau vendue en sachets chez les revendeurs. « Les sachets d’eau sont quasiment exposés au soleil », déplore M. Ouédraogo. Selon les spécialistes, environ 60 % d'affections sont d'origine hydrique. Une eau impropre à la consommation est source de maladies telles que la diarrhée, le choléra, les gastro-entérites en général et même des maladies de la peau. L’eau étant indispensable à l’organisme, il vaut mieux savoir ce que l'on boit.
Edwige Sanou