dimanche 28 avril 2024

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Témoignage d’Eddie Komboïgo dans le cadre du procès du putsch de septembre 2015 : « Il vous appartient de juger et de dire la vérité, pas de fabriquer des preuves », dixit le témoin

barre uneLe président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo, était à nouveau à la barre ce mercredi 06 février 2019 en qualité de témoin dans le cadre du procès du coup d’Etat de septembre 2015. Malgré l’insistance du parquet, celui-ci a refusé de révéler les sources de financement du parti. Toutefois, il est resté droit dans ses bottes, concernant ses déclarations faites depuis l’instruction. Après lui, c’est le lieutenant-colonel de gendarmerie Kanou Coulibaly qui a été appelé à la barre pour dire ce qu’il sait des évènements du 16 septembre 2015 et jours suivants.

Pour son deuxième et dernier jour d’audition à la barre en sa qualité de témoin dans le procès du putsch de septembre 2015, Eddie Komboïgo est resté droit dans ses bottes. « Je n’ai pas présidé une réunion dans la soirée du 16 septembre 2015 pour quoi que ce soit. C’est vers la fin de la réunion que j’ai remis les 15 millions au camarade Achille Tapsoba qui a par la suite fait le dispatching. Je n’ai pas remis l’argent au camarade Salifou Sawadogo main en main », a-t-il insisté. Toute chose qui contredit les déclarations de l’ex député Salifou Sawadogo, alors coordonnateur des élections du Kadiogo. Appelé à la barre pour être confronté au témoignage du président de son parti, l’accusé est resté constant et maintient ses dépositions depuis l’instruction jusqu’à la barre. En effet, il a réaffirmé pour la énième fois que c’est au cours de la rencontre informelle tenue dans la soirée du 16 septembre 2015 après avoir eu vent de l’arrestation des autorités de la Transition que la somme de 10 millions a transité des mains du président Eddie Komboïgo jusque dans les siennes pour notamment garantir la sécurité des camarades du parti et de leur domicile. «  Je serai seul contre 20 dépositions, mais je dis ce que j’ai vécu. Ce que j’ai vécu, je ne peux pas en rajouter ou en soustraire. Je n’ai pas varié dans mes dépositions. Je suis formelle là-dessus, il y a eu une rencontre informelle dans la soirée du 16 septembre 2015 ». Pour Me Seydou Roger Yamba, avocat de l’accusé, la tenue de cette rencontre ne veut pas systématiquement dire que les participants soutenaient le putsch. « Entre s’interroger sur ce qui se passait et soutenir un putsch, il y a un pas de trop », a-t-il fait observer. Quoi qu’il en soit, cette contradiction apparente est restée telle jusqu’à ce que le témoin quitte la barre.

barre2Aussi, les débats de ce second passage du président du CDP ont aussi été focalisés sur la provenance des 15 millions remis dans la journée du 16 septembre 2015 par Eddie Komboïgo. A la question du parquet de savoir si les fonds apportés au cours de la réunion par Eddie Komboïgo provenaient d’une banque, de ses fonds propres ou de l’argent du parti, celui-ci a refusé de révéler la source, car selon lui, le tribunal a eu tout le temps nécessaire de faire les fouilles qu’il fallait d’autant plus qu’il a vu ses comptes geler pendant six mois. « Il ne m’appartient pas de venir révéler les sources de financement de mon parti devant un tribunal », a-t-il déclaré avant de se muer dans un silence de mort face à l’insistance du parquet sur la question. Ce qui fait conclure à Alioun Zanré et à ses pairs du parquet que le témoin n’a pas respecté son serment prononcé en début d’audition. « Ce refus de répondre est une omission de témoigner qui est sanctionné de la même manière que le faux témoignage », a souligné le parquet. Ce qui a valu des murmures dans la salle, notamment du côté des partisans d’Eddie Komboïgo, venus nombreux pour assister au passage de leur  président.

Avant de quitter la barre, celui qui aspire à tenir un jour les rênes de ce pays n’a pas manqué de souligner que face aux juges du tribunal, ces deux derniers jours, il avait l’impression d’être plus un accusé qu’un témoin. C’est pourquoi, il a lancé « il vous appartient de juger et de dire la vérité, pas de fabriquer des preuves ». Pour sa dernière prise de parole, il a ainsi exhorté le tribunal à travailler afin qu’à l’issue de ce procès la justice et la vérité soient faites et que le droit soit dit en toute impartialité.

Le rôle de la gendarmerie dans les missions de patrouilles au cours des évènements expliqué par le lieutenant-colonel Kanou Coulibaly

A la suite du président de l’ex-parti au pouvoir, c’est le lieutenant-colonel de gendarmerie Kanou Coulibaly qui a été appelé à la barre pour dire ce qu’il sait des évènements du 16 septembre 2015 et jours suivants. Il explique que sur les instructions du colonel Serge Ouédraogo, il a pris contact avec le commandant Aziz Korogo de l’ex Régiment de sécurité présidentiel (RSP) pour récupérer du matériel de maintien d’ordre, car depuis l’insurrection d’octobre 2014, les magasins de la gendarmerie étaient vides en matériels de ce type, notamment en gaz lacrymogène. Il note qu’habituellement, les dotations proviennent du ministère de la sécurité et non du RSP, mais il ne pouvait refuser de s’exécuter vu que c’était un ordre de son supérieur. Toutefois, il souligne qu’au cours des évènements les éléments de la gendarmerie ne s’en pas sont servis. « Je ne suis plus au groupement mobile, mais je pense que ce matériel est toujours au magasin et n’a jamais été utilisé », a-t-il confié.

Selon ses explications, au cours des évènements du 16 septembre 2015 et jours suivants, la gendarmerie a effectué au total trois patrouilles. « La première sortie était timide et s’est effectuée aux alentours du camp Paspanga. La deuxième patrouille  a été faite du camp Paspanga jusqu’à Tanghin. Au cours de cette sortie, nos éléments ont rencontré des militaires du RSP. Après rapport, on a demandé aux éléments de rentrer au camp. La troisième sortie a été du camp Paspanga en passant au niveau de la rue 56, jusqu’à Kamboinsé », a-t-il expliqué. Mais il précise qu’avant d’accepter ces missions de patrouille, la gendarmerie a insisté sur le fait que chaque entité respecte ses zones de couverture ; soit la partie nord pour la gendarmerie et le Sud pour la police.

barre3A la question du parquet de savoir si les patrouilles de la gendarmerie n’ont pas eu d’incidents avec les manifestants, le chef de corps est formel. « Les hommes que je commandais n’ont pas tiré sur quelqu’un, ni jeter de gaz lacrymogène. Nos éléments n’ont pas rencontré d’incidents avec la population ». Toutefois, il n’exclut pas le fait que ses éléments aient eu par-devers eux des gaz lacrymogènes et autres matériels de maintien d’ordre pendant leurs différentes sorties, car dit-il « on ne sait jamais ce qu’on peut rencontrer en route ».

Le lieutenant-colonel au cours de son interrogatoire en tant que témoin a insisté sur le fait que les patrouilles effectuées par la gendarmerie nationale au cours des évènements du 16 septembre et jours suivants n’avaient que pour seuls buts de « se renseigner sur l’état d’esprit des populations et les sensibiliser à ne pas s’exposer ». Pour ce faire, le parquet estime que les patrouilles n’étaient pas l’unique moyen à la disposition de la gendarmerie pour arriver à de telles fins. Mais pour le témoin, au moment des faits, c’est le moyen choisi par la hiérarchie.

Candys Solange Pilabré/ Yaro

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