jeudi 21 novembre 2024

Suspension du mot d'ordre d’interruption des évaluations par la CNSE : « La CNSE n’a jamais poursuivi d’autre objectif que la résolution des problèmes que le mouvement pose », Souleymane Badiel, chargé à l'organisation

badLa Coordination nationale des Syndicats de l’Education (CNSE) au Burkina a procédé à la suspension de son mot d’ordre, en vigueur depuis décembre 2018. Cette décision intervient après maints appels des élèves à la reprise des évaluations afin que soit sauvée l’année scolaire en cours. Pour comprendre les raisons qui ont présidé à cette suspension et avoir un aperçu des actions qui pourraient être entreprises pour éviter l’année blanche, Radars info Burkina a tendu son micro à Souleymane Badiel, chargé à l’organisation de la CNSE.

Radars Infos Burkina : Qu’est-ce qui a présidé à la levée de la suspension des évaluations ?

Souleymane Badiel : C’est une suspension et non une levée définitive. Nous avons suspendu le mot d’ordre pour deux mois. En matière de lutte et de négociation, il y a des moments où il faut faire des concessions et montrer sa bonne foi. C’est un élément de plus pour montrer que la CNSE n’a jamais poursuivi d’autre objectif que la résolution des problèmes que le mouvement pose. Il y a aussi le contexte national, la situation au niveau des scolaires qui avaient commencé à entrer un peu dans l’action mais pas de manière organisée, avec tous les risques que cela comporte. Nous avons analysé la situation de la mise en œuvre du mot d’ordre à notre propre niveau également. Les éléments qui ont pesé en faveur de cette décision, c’est que le gouvernement a annoncé l’ouverture de négociations directes du 04 au 10 février. Il a aussi annoncé ce qu’il comptait prendre comme mesures pour respecter un certain nombre d’engagements qu’il avait pris. C’est vrai que ce qui est annoncé ne nous satisfait pas totalement, c’est pourquoi nous avons donné deux mois pour la mise en œuvre des engagements. Et pendant cette période, nous suspendons le mot d’ordre pour mesurer la bonne volonté du gouvernement à aller de l’avant. En fin mars, nous allons évaluer la situation et voir ce qu’il y a lieu de faire.

RIB : Est-il prévu des mesures pour rattraper le retard ?

SB : Il n’y a pas de retard à rattraper. Nous n’avons pas fait grève depuis la rentrée. Ce sont les devoirs qui n’étaient pas faits, mais on peut les faire à tout moment de l’année. L’année scolaire n’a jamais été menacée. Il n’y a aucun élément qui fait que l’année soit menacée.

RIB : Dans une récente sortie, la ministre de la Promotion de la femme et de la Solidarité nationale a, lors de son passage à Barsalgho, appelé les enseignants à reprendre le chemin des classes dans les zones à risque d’attaques terroristes. Quelle appréciation faites-vous de cette exhortation ?

SB : C’est une déclaration qui ne remet pas en cause ce que notre organisation a toujours soutenu sur cette question qui est que si le personnel de l’éducation ne se sent pas en sécurité, il puisse prendre les mesures qui conviennent pour se mettre en sécurité. La donne que l’autorité n’a pas intégrée, ce qui est d'ailleurs regrettable, c’est de n’avoir pas compris que l’une des institutions qui est dans le viseur des terroristes, c’est l’éducation. Et ceux qui animent l’éducation sont considérés comme des gens à abattre. Dans certaines localités, ce sont les populations elles-mêmes qui ont dit aux enseignants de partir parce que leur présence constituait un danger pour elles en tant que populations. Les enseignants sont considérés comme des représentants de l’Etat. On ne peut donc pas traiter ce personnel de la même manière que les populations qui sont sur place.

Propos recueillis par Armelle Ouédraogo (Stagiaire)

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