Le 29 septembre prochain, l’opposition politique burkinabè organise une marche-meeting afin de dénoncer la mauvaise gestion du pouvoir par le MPP et ses alliés. Selon les organisateurs, cette marche veut sonner le tocsin afin que les dirigeants se réveillent et sortent le pays de la léthargie dans laquelle il est plongé depuis la prise du pouvoir du président Roch Marc Christian KABORE. A la faveur de cette marche-meeting, Zéphirin DIABRE et ses paires lancent une collecte de fonds en soutien aux forces de défense et de sécurité en proie aux multiples attaques terroristes. Si les Ouagalais pour la plupart apprécient cette initiative de l’opposition, ils dénoncent tout de même le cadre dans lequel cette collecte doit se faire.
Madi ZOUNDI, ouvrier : « Cette marche que l’opposition politique organise le 29 septembre prochain est inopportune, car le Burkina Faso traverse actuellement les périodes les plus dures, les plus noires et les plus tristes de son histoire. Elle doit laisser le pays retrouver sa paix et sa quiétude avant d’organiser de telles marches. A travers cette marche, l’opposition veut accentuer la peine du chef de l’Etat et des populations, déjà meurtris par les différentes attaques que le pays connait. Quelque soit l’objectif de la marche, nous ne pouvons pas porter ces deuils et marcher en même temps. Cela est inadmissible ».
Zénabo OUEDRAOGO, ménagère : « Le gouvernement fait de son mieux dans la gestion des affaires, mais ce n’est pas simple pour lui. On l’attaque de partout. Les terroristes même ne viennent pas d’ailleurs. Ils sont parmi nous. Ils vivent avec nous et nous poignardent en même temps. L’initiative de l’opposition de collecter des fonds pour soutenir nos soldats dans ce combat est la bienvenue, car tout ne doit pas être déposé sur le dos de l’Etat, qui on le sait a des moyens limites et doit s’attaquer à plusieurs chantiers en même temps. Un seul doigt ne peut pas ramasser la farine, donc il faut qu’ensemble, nous mettions la main dans la patte pour le bonheur de nos peuples et le développement harmonieux du pays ».
Madi BILGO, commerçant : « Je pense que la marche de l’opposition est inopportune. La souscription de fonds pour soutenir les forces de défense et de sécurité est une bonne idée, mais elle ne devrait pas être assimilée à cette marche de dénonciation. Actuellement le Burkina Faso est dans une guerre asymétrique contre les forces du mal, donc on devrait plus s’unir que de se diviser à travers des marches. Si l’opposition veut appeler à la mobilisation de fonds pour les forces de défense et de sécurité, qu’elle abandonne l’idée de la marche et mettent en place des numéros de transfert d’argent. Ils verront donc que tout le peuple burkinabè va les applaudir et sera derrière elle pour la bonne marche de l’initiative. Ce n’est pas en marge ou à la faveur de cette marche qu’elle doit organiser cette mobilisation des fonds, car la marche veut saper nos efforts de développement alors que la mobilisation des fonds pour les FDS est une noble initiative. Le bien et le mal ne peuvent en aucun cas se côtoyer ».
Harouna COMPAORE, vendeur de kiosque : « Je pense que l’opposition doit reporter sa marche, car la question sécuritaire du pays est très préoccupante. Nous ne contestons pas leur droit de marcher pour dénoncer des manquements du pouvoir, mais le moment est mal choisi pour le faire. Actuellement, toutes les pensées doivent être tournées vers des solutions pour la recherche de la paix par l’élimination du terrorisme hors de nos frontières, car sans la paix, on ne peut rien faire. L’initiative de soutenir les FDS par la collecte des fonds est bien pensée, mais le cadre dans lequel cela doit se passer est mal choisi. Cette souscription ne peut pas se faire à travers cette marche ».