C’est fait ! Mathias TANKOANO est le nouveau Président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC). L’élection du patron de l’instance suprême de régulation au Burkina Faso devait avoir lieu hier jeudi 19 juin 2018. Le chapeau du chef flottait entre les têtes de Victor SANOU et de Mathias TANKOANO respectivement désignés par la Présidence du Faso et l’Assemblée nationale. De tractations en tractations le scrutin a été reporté. Finalement c’est le conseiller spécial du chef de l’Etat qui va s’installer dans « la maison rose » dont les crises à répétition avaient emporté dame Nathalie SOME. Le Docteur Victor SANOU est un communicateur qui connait bien le CSC pour y avoir déjà « séjourné » en tant que membre du collège des conseillers. Il avait sans doute l’intention d’y faire un come back en tant que maître des céans. Tout porte à croire qu’il a été contraint à libérer la voie au profit de son challenger. Sa frustration pourrait être proportionnelle à ses attentes au point où il convient de se demander s’il acceptera (pendant son mandat) tout autre statut au sein de l’institution. Ce qui n’est pas sans rappeler le bras de fer entre l’ex Présidente Nathalie SOME et son vice-président Désiré COMBOIGO. Il faut espérer que Victor SANOU puisse au nom de l'intérêt général et de la bonne marche de l'institution surmonter cet échec et éviter le chaos que le conflit de l'ancien collège a engendré.
Mathias TANKOANO est un magistrat connu des journalistes. Arrivera-t-il à mettre de l’ordre dans ce panier à crabes qu’est devenu le CSC depuis les démêlés judiciaires de Nathalie SOME et de certains conseillers ? L’institution n’est plus que le fantôme d’elle-même. Mathias TANKOANO aura fort à faire. Savoir manier le bâton et la carotte dans un paysage médiatique marqué par la sacralité de la liberté reste un vrai challenge. Les autres défis qui s’imposent au nouveau chef sont entre autres : la régulation à l’ère du numérique, la régulation des médias dans un contexte de terrorisme, la promotion de la culture dans les médias.
L'accroissement du paysage médiatique et la couverture intégrale du territoire en termes d'accès aux médias, la régulation effective du contenu des médias sur l'ensemble du territoire quand on sait que le CSC jusque-là n'est présent que dans quelques localités, sont, par ailleurs, des sujets sensibles à inscrire dans le vaste chantier qui attend les nouveaux régulateurs de la communication au Burkina Faso
KANDOBI YEDA
Les nouveaux membres du CSC nommés le 4 juillet en Conseil des ministres
Au titre de la Présidence du Faso :
-Monsieur Victor SANOU, Juriste, communicateur ;
-Monsieur Alexis KONKOBO, Conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication ;
-Madame Jeanne COULIBALY, Journaliste.
Au titre de l’Assemblée nationale :
-Monsieur Soahanla Mathias TANKOANO, Avocat ;
-Monsieur Zoumana WONOGO, Journaliste.
Au titre du Conseil constitutionnel :
Madame Sonnontien Eugénie Séraphine YAMEOGO/OUATTARA, Magistrat.
Au titre des associations professionnelles représentatives des médias :
Monsieur Abdoulazize BAMOGO, Communicateur ;
Monsieur Séni DABO, Journaliste ;
Monsieur Ismaël NIGNAN, Technicien de l’audiovisuel.