La traditionnelle session hebdomadaire du Conseil des ministres s’est tenue ce mercredi 11 mars sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso, avec trois dossiers liés à la situation nationale inscrits à l’ordre du jour tant en termes de dossiers de fonds de communications orales qu’au niveau de nominations en conseil d’administration et des nominations à titre individuel. Au titre du ministère de la Santé, le Conseil a décidé de suspendre jusqu’en fin avril 2020 toutes manifestations d'envergure nationale, internationale publiques ou privées dans le but de limiter la propagation du coronavirus.
Trois points ont fait l’essentiel du Conseil du jour. Il s’agit entre autres des attaques perpétrées à Dinguila et à Barga dans la province du Yatenga, le 8 mars 2020, de la question de l’épidémie de COVID-19 ou coronavirus au Burkina Faso avec le plan de préparation de riposte du ministère de la Santé et de la situation au niveau de la fronde sociale avec les mouvements syndicaux.
« Une mission a été dépêchée par le gouvernement le 9 mars 2020 à Dinguila et à Barga. Les responsables de cette mission, à savoir le ministre d’Etat en charge de la Défense et le ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale, ont présenté un rapport au Conseil. Suite à ce rapport, le gouvernement voudrait condamner ces attaques et lancer un appel à la justice pour un traitement de ces dossiers. Le Président du Faso a instruit les mesures qui sont une prise en charge diligente des actions sanitaires, alimentaires, d’accès à l’eau et aux abris afin de permettre aux populations qui ont exprimé un très fort besoin de retourner dans leurs localités de le faire. Ensuite il y a un processus de sécurisation des villages et des localités concernées afin de faciliter le retour des populations dans cette partie du territoire », a fait savoir Remis Fulgance Dandjinou, ministre de la Communication.
Deux personnes sont infectées par le coronavirus au Burkina Faso
Au titre du ministère de la Santé, le Conseil a adopté un rapport relatif au plan de préparation et de riposte à une épidémie de COVID-19 ou coronavirus au Burkina Faso. « Le plan a été élaboré en concertation avec les ministères concernés, les partenaires techniques et les ONG intervenant dans le domaine de la santé publique. Le gouvernement informe que le ministre de la Santé a, depuis la confirmation du premier cas, procédé à l’identification des personnes ayant été en contact avec les personnes infectées. Le conseil invite toutes les personnes qui ont pu être en contact (120, Ndlr) avec les deux cas à prendre attache avec les services qui leur seront désignés par le ministère de la Santé. Le gouvernement voudrait inviter les populations au strict respect des mesures de prévention et aux bons réflexes afin de relever le défi de santé publique », a expliqué le porte-parole du gouvernement.
Le deuxième rapport adopté est relatif au report des manifestations d’envergure nationale et internationale publiques ou privées au Burkina Faso. « Pour une prise de décision concernant toutes ces rencontres internationales sachant qu’il y a des participants qui viennent de tous les pays, et qu’à ce jour il y a plus d’une centaine de pays touchés par le coronavirus, nous avons voulu que le conseil se penche sur la décision à prendre. Heureusement le conseil a pris la décision entrant dans le cadre de la prévention de la maladie, de la limitation de la propagation de la maladie au Burkina Faso en suspendant lesdites manifestations jusqu’en fin avril 2020 », a indiqué la ministre de la Santé, Claudine Lougué. Il est à noter que les cultes ne sont pas concernés, mais la ministre de la Santé a rencontré hier mardi les leaders religieux et coutumiers pour un « accompagnement dans le changement de comportements ».
« Au titre des communications orales, les ministres ont fait le point de la situation au niveau de leur département en ce qui concerne les relations avec les partenaires sociaux. Le Président du Faso et le Premier ministre Christophe Dabiré ont instruit les ministres de continuer à entretenir des collaborations et discussions avec les partenaires sociaux. Le ministre de la Fonction publique a informé le Conseil qu’il a été envoyé à l’Unité d’action syndicale (UAS) une invitation pour la reprise du dialogue gouvernement-syndicats les 10 et 11 mars. Dans sa réponse par correspondance à la date du 7 mars, l’UAS a demandé le report de la réunion à une date ultérieure afin de mieux se préparer. Donc le gouvernement voulait renouveler sa disponibilité pour la reprise du dialogue et reste donc dans l’attente de cette proposition de date », a conclu le ministre Dandjinou.
Aly Tinto