L’Union pour le progrès et le changement (UPC) a animé un point de presse ce jeudi 20 février 2020 à Ouagadougou sur l’opération d’enrôlement des électeurs de l’intérieur et la délivrance de Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB). Selon le parti du Lion, le gouvernement n’a pas tenu parole quant à la subvention de l’établissement des CNIB au prix réduit de 500 francs CFA. « C’est une trahison des citoyens Burkinabè », a dénoncé l’UPC.
Ce sont le député Amadou Diemdioda Dicko, 4e vice-président de l’UPC, le député Moussa Zerbo, porte-parole dudit parti, et la députée Henriette Zoumbaré qui étaient devant les hommes de médias ce jeudi matin.
D’abord sur la question de la délivrance des CNIB, les conférenciers ont expliqué que le gouvernement, en 2018, avait rassuré l’opposition parlementaire « de sa volonté de subventionner l’établissement des CNIB en réduisant le coût afin d’en faciliter l’acquisition par le maximum de Burkinabè ». Mais selon eux, à la date d’aujourd’hui, « le gouvernement n’a pas tenu parole. C’est une trahison des citoyens burkinabè. Mais cela ne nous étonne guère, car la mauvaise foi et le parjure sont les marques de fabrique du régime en place ».
Ils ont poursuivi en déclarant que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, ne veut pas d'une subvention des CNIB comme le président de l’UPC, Zéphirin Diabré, l'a négociée et obtenue des partenaires techniques et financiers. «On voit maintenant qu'il préfère débloquer de l'argent, le remettre aux structures du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et à de pseudo-associations affiliées au MPP pour qu'elles financent la distribution des CNIB aux militants MPP uniquement. On les voit d'ailleurs sur le terrain », ont-ils dénoncé.
La députée Henriette Zoumbaré a relevé des griefs contre l’Office national d’identification (ONI). « Il faut aussi que l’ONI nous dise pourquoi jusque-là les CNIB traînent à son niveau. Des demandes de CNIB ont été enregistrées il y a plus d’un mois mais les cartes n’ont toujours pas été remises aux intéressés. Par contre, il y a des personnes qui ont plus tard été enregistrées et qui ont reçu leur carte. A ce niveau, nous pensons qu’il y a une discrimination. Et cette situation est à clarifier », a interpellé la députée.
A l’en croire, dans la province du Boulkiemdé, des citoyens ont demandé une opération d’enrôlement du 9 au 12 janvier au secteur 10 de Koudougou. « Ils ont souhaité que je vienne être témoin. Deux semaines après, le MPP a publié un communiqué pour inviter les populations à venir s’enrôler au Théâtre populaire de Koudougou. Tous ceux qui s’y sont rendus ont reçu leur CNIB avant l’opération du 9 au 12 janvier au secteur 10. Et les exemples sont légion», affirme l’élue nationale.
En ce qui concerne l’enrôlement des électeurs de l’intérieur, le parti de Zéphirin Diabré souligne déjà des résultats médiocres. «Les mêmes causes produisant les mêmes effets, seules les personnes qui ont bénéficié d’appuis de tierces personnes, particulièrement pour l’établissement de leurs CNIB, répondent à l’appel. Le tri opéré dans la population ne peut que donner les résultats auxquels on a abouti. A titre d’illustration, dans la zone 1 d’enrôlement (la région de la Boucle du Mouhoun et la province du Boulkiemdé), à la date du 17 février 2020, le nombre de citoyens enrôlés était d’environ 123 000 sur un potentiel de près de 660 000 électeurs », ont déploré les conférenciers.
Pour eux, cette situation s’explique non seulement par « l’insécurité dans certaines sous-zones, mais aussi par le désordre entretenu par le MPP et ses alliés au sujet des CNIB, ainsi que par la vétusté du kit d’enrôlement. Dans plusieurs zones, on dénonce la qualité du matériel utilisé. Des agents sont restés 48 heures durant sans rien faire, à cause de la défaillance de leurs kits ».
Aly Tinto