Adoptée le 5 décembre 2019 par l’Assemblée nationale, la loi de finances présentant l’exercice du budget de l’Etat, gestion 2020, a été décortiquée aux hommes des médias lors du point de presse du gouvernement de ce jeudi 09 janvier 2020. Il s’établit à 2 233,316 milliards de francs CFA en recettes et à 2 518,456 milliards de francs CFA en dépenses. Le renforcement de la sécurité, la bonne gouvernance, le développement du capital humain et les financements des projets de développement sont les principaux axes de financement prévus par cette loi.
En ce qui concerne le renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale, selon le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, le gouvernement s’attellera à apporter des réponses fortes et diligentes aux attaques terroristes et à l’insécurité dont le pays est victime pour préserver la paix, la sérénité et la quiétude. Pour ce faire, des ressources importantes sont nécessaires à l’amélioration de l’action des forces de défense du territoire et de sécurité intérieure, ainsi qu’à la consolidation du tissu social, menacé de dégradation du fait de la situation sécuritaire nationale, a-t-il expliqué. Pour ce qui est de la promotion de la bonne gouvernance, Lassané Kaboré a indiqué que l’action du gouvernement porterait sur : la consolidation de la démocratie, à travers l’organisation des élections présidentielle et législatives, avec, pour la première fois, la participation des Burkinabè de l’extérieur à l’élection présidentielle. De même, il a souligné la poursuite de l’opérationnalisation de la Caisse des dépôts et consignations et de la Banque agricole du Faso, ainsi que du processus de modernisation de l’administration financière afin d’accroître les performances des structures de mobilisation des recettes et d’exécution des dépenses. Pour ce qui est de la lutte contre la corruption, le titulaire du maroquin de l’Economie, des Finances et du Développement assure que le renforcement des capacités des corps de contrôle en matière de lutte contre la corruption, la fraude et le faux, ainsi que la dynamisation des inspections techniques et des conseils de discipline est l’une des priorités du gouvernement. Pour ce qui est du droit, la loi de finances prévoit le renforcement du fonds d’assistance judiciaire au bénéfice des personnes vulnérables, en vue de faciliter l’accès de tous les Burkinabè à la justice, de même que le renforcement de la sensibilisation dans le cadre de la lutte contre l’incivisme et l’accompagnement du processus de ré-institution de la formation civique et patriotique dans les différents ordres d’enseignement, y compris le Service national pour le développement (SND). L’épineuse question de la réduction du train de vie de l’État par l’instauration de bonnes pratiques dans la gestion du patrimoine de l’Etat n’a pas non plus été occultée. La dynamisation des économies locales et la réduction des disparités régionales, à travers l’aménagement efficace du territoire et le transfert effectif des compétences et des ressources conséquentes aux collectivités territoriales, occupent une place importante dans cette loi de finances. S’agissant du développement du capital humain, les actions entreprises dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, de l’eau potable et l’assainissement, de l’insertion de la jeunesse et des femmes dans l’activité économique seront intensifiées pour tirer profit de ce potentiel et faire du dividende démographique une réalité, a indiqué le ministre Kaboré. Il a précisé que pour ce qui est de la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois, les interventions publiques seraient concentrées sur les secteurs à fortes potentialités par le développement des secteurs de soutien à la production, des secteurs de production et l’inversion de la tendance à la dégradation de l'environnement.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné