Pour son premier point de presse du mois de décembre, assuré par Amadou Diomdioda Dicko de l’UPC et Alphonse Marie Ouédraogo de l’URD/MS, l’opposition politique s’est penchée sur trois sujets brûlants de l’heure, à savoir la crise sécuritaire que traverse le pays des hommes intègres, la lettre adressée par le chef de file de l’opposition au président Kaboré sur le contrôle du ministère de la Défense par l’ASCE/LC et l’inauguration du barrage de Samandéni.
Le Burkina Faso s’enlise chaque jour un peu plus dans la crise sécuritaire qu’il traverse depuis quelque temps et toutes les frontières du pays sont désormais sous menace. C’est le triste constat que fait l’opposition politique, au regard des différentes attaques avec plusieurs victimes civiles et militaires à la clé, qui se sont intensifiées et même étendues à plusieurs parties du territoire national ces derniers temps. La dernière attaque en date est celle de l’Eglise protestante à Foutouri, dans la Komandjari, où 14 civils ont été tués. Cette situation sécuritaire délétère relève, de l’avis des conférenciers du jour, de l’entière responsabilité du pouvoir en place qui aurait fait un « mauvais diagnostic et qui gère mal, jusque-là, cette crise ». Concernant toujours la situation sécuritaire, l'opposition politique, insatisfaite de la réponse du porte-parole du gouvernement sur ce qui se serait passé dans le Lorum et dans la province du Gourma, invite le gouvernement à dire officiellement aux Burkinabè ce qui s'est passé dans ces deux provinces. « S'agit-il d'affrontements entre terroristes et Kogl-Weogo? S'agit-il plutôt d'un massacre communautaire ? » L’opposition dit vouloir être située.
Eu égard aux difficultés rencontrées par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC) dans sa mission de contrôle du ministère de la Défense, le chef de file de l’opposition a adressé une correspondance le 28 novembre 2019 au président du Faso sur la nécessité de « lever le secret-défense opposé à l’institution de lutte contre la corruption ». Cela afin que l’ASCE/LC puisse, sans ambages, faire le contrôle du ministère de la Défense, particulièrement les marchés d’équipements entrant dans le cadre de l’effort de guerre. Cette requête s’explique par le fait « qu’aucune disposition connue ne permet d’opposer le concept de secret-défense aux missions de contrôle de l’ASCE/LC ». Souscrivant à la logique de l’ASCE/LC, l’opposition politique estime qu’au moment où le budget de l’armée augmente dans des proportions considérables en raison de l’effort de guerre, un contrôle plus serré de l’utilisation de cet argent est d’une grande nécessité.
Se prononçant sur l’inauguration du barrage de Samandéni, l’opposition s’est réjouie de la concrétisation de ce projet initié sous le régime du président Sangoulé Lamizana. Elle a du même coup souhaité que ce projet soit un tremplin pour le développement économique de cette région, voire du Faso tout entier.
Armelle Ouédraogo