Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) burkinabè a tenu à son siège aujourd’hui 29 octobre 2019 son point de presse hebdomadaire. Etaient inscrits à l’ordre du jour : l’an 5 de l’insurrection populaire, le meeting de soutien aux FDS, l’inauguration des « petites » infrastructures », l’établissement des CNIB ainsi que le sommet Russie-Afrique. Carlos Toé du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR) et Amadou Diemdioda Dicko de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) étaient les conférenciers du jour.
Pour commencer, Amadou Diemdioda Dicko a salué, au nom du CFOP, l’arrestation de l’étudiant Aimé Nikiéma pour avoir tenu des propos stigmatisants à l’encontre de la communauté peulhe sur les réseaux sociaux. « Il faut éviter d’autres Yirgou », s’est-il justifié.
Autre point d’intérêt pour les conférenciers du jour : la célébration du cinquième anniversaire de l’insurrection populaire d’octobre 2014. Selon la déclaration lue par Amadou Dicko, tout est devenu pire sous le pouvoir du MPP, qu’il accuse d’ailleurs d’avoir utilisé les insurgés pour se faire élire. « Plus rien ne sera comme avant mais nous constatons que tout est pire qu’avant », a-t-il lancé. Et d’ajouter : « Les leaders du MPP ont utilisé le peuple insurgé pour accéder au pouvoir. » Le CFOP a souhaité que justice soit faite pour toutes les victimes, sans discrimination, en vue d’une réconciliation nationale.
La situation sécuritaire nationale marquée par des attaques terroristes contre des positions des Forces de défense et de sécurité ainsi que des civils n’a pas été passée sous silence par les orateurs du jour. L’opposition politique a renouvelé son soutien aux FDS ainsi que son attachement à l’unité nationale. C’est d’ailleurs pourquoi, nous explique Amadou Dicko, le CFOP était représenté au stade Issoufou Joseph Conombo le 26 octobre dernier, lors du meeting de soutien au FDS.
Par ailleurs, il a dénoncé ce qu’il a qualifié de récupération politique du MPP, parlant dudit meeting. « Les moyens déployés lors de ce meeting ainsi que l’aréopage gouvernemental présent en ces lieux laissent penser à une campagne politique du MPP. En fait, le MPP a honte de son propre logo peu mobilisateur si bien qu’il est obligé de se cacher derrière des personnalités morales pour battre campagne », a-t-il lancé.
Pour Carlos Toé, le président du Faso doit admettre que sa politique sécuritaire a échoué. « En 3 ans, il y a eu 3 ministres de la Défense et 3 chefs d’Etat-major. C’est la preuve qu’il y a des problèmes sérieux au sein de notre armée. » Et à la demande de certains citoyens d’armer le peuple pour la lutte contre le terrorisme, le CFOP répond par une série d’interrogations dont l’une est : « Qu’est-ce qui ne va pas dans l’armée pour que les civils soient invités au fronts ? »
Dicko et Toé ont également dénoncé les lancements et inaugurations parrainés par le chef de l’Etat de ce qu’ils appellent « petites infrastructures ». Selon eux, la présence du président du Faso n’y est pas nécessaire, les gouverneurs de région peuvent le faire.
L’autre point abordé fut la question des CNIB. Ils ont réitéré la requête du chef de file de l’opposition de ramener les frais d’établissement de la CNIB de 2500 F CFA à 500 F CFA. Cela en vue de permettre à tous les Burkinabè d’être identifiés.
La conférence de presse s’est achevée par la question de la participation du président du Faso au sommet Russie-Afrique. Pour les conférenciers, l’Afrique doit arrêter de se ridiculiser en se faisant inviter régulièrement à des sommets pour son développement. Selon eux, seules des propositions qui sortent des réalités historiques et culturelles du continent pourront le sauver.
Péma Néya