Le 22 septembre dernier, la direction du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) avait procédé à la suspension et à l’exclusion de certains membres. Des sanctions que Blaise Compaoré, « le fondateur » de cette formation politique, a appelé à annuler. Il a aussi demandé aux frondeurs de retirer les recours introduits en justice. Ce matin du 21 octobre, Léonce Koné et une partie des sanctionnés étaient devant la presse pour donner suite à ces recommandations de l’ex-président.
C’est autour d’une table de séance composée de Léonce Koné, de l’ancien maire de Bobo-Dioulasso Salia Sanou, et de bien des cadres sanctionnés avec la présence de certains chefs coutumiers que les conférenciers du jour ont déploré la division que vit actuellement l’ex-parti au pouvoir le CDP.
Il est normal qu’un parti qui se veut démocratique connaisse la confrontation d’ambitions antagoniques. Mais ce n’est pas une raison pour exposer à la face du pays et devant nos militants un psychodrame sur les problèmes de leadership au sein du CDP, a lancé Léonce Koné, présenté comme le représentant des exclus.
Koné et ses camarades se sont réjouis de la rencontre tenue sous les auspices de Blaise Compaoré du côté de la lagune Ebrié, laquelle a été sanctionnée par deux missives de l’ancien président du Faso dans lesquelles il a appelé la direction du CDP, dirigée par Eddie Komboïgo, à rapporter les sanctions et demandé aux frondeurs de retirer leur plainte en justice.
Pour ces sanctionnés, ils souscrivent d’office aux directives du fondateur Blaise Compaoré. « Nous nous sommes résolus à respecter ses directives sans aucune réserve », a affirmé Léonce Koné. « Ceux de nos camarades qui avaient introduit des recours en justice ont invité leurs avocats à arrêter ces procédures », a-t-il ajouté. Et de préciser que cela concerne leur groupe composé de 22 personnes dont Alpha Yago, Juliette Bonkoungou et Salia Sanou.
En ce qui concerne la plainte de Mahamadi Kouanda, les conférenciers affirment ne pas être associés à ses démarches. Léonce Koné a par ailleurs évoqué de façon incertaine des plaintes de la direction du parti contre certains d’entre eux. Mais pour et lui et ses camarades, « les plaintes en justice seront retirées ».
Ce retour au CDP ainsi que le retrait de leurs plaintes en justice contre l’instance du parti n’annulent pas leur soutien à Kadré Désiré Ouédraogo qui s’est déjà proclamé candidat à l’élection présidentielle, a fait savoir Léonce Koné. « C’est possible que notre soutien à Kadré alimente davantage la crise au sein du parti, mais c’est un choix politique que nous avons fait. Eddie nous en veut de soutenir un candidat à l’élection présidentielle alors que lui-même est en campagne », a-t-il indiqué.
Terrassé par l’insurrection et affaibli par son absence à l’élection présidentielle de 2015, le CDP fait face depuis quelques mois à des contradictions internes. Des antagonismes qui ont engendré des actions en justice contre les instances du parti introduites par certains et qui ont entraîné des suspensions et des sanctions pour d’autres. Cette situation qui a obligé Blaise Compaoré à sortir de sa réserve. Depuis Abidjan, l’ancien facilitateur dans plusieurs crises politiques en Afrique s’est saisi de la crise qui secoue son parti. Parviendra-t-il à réconcilier les protagonistes ? La suite nous le dira.
Péma Néya