486 360 déplacés enregistrés dans toutes les 13 régions du Burkina avec une concentration plus élevée dans les régions du Centre-Nord, du Sahel, du Nord, de l’Est et de la boucle du Mouhoun : c’est le bilan qu’a dressé Laurence Marchal Ilboudo. Pour ceux-ci, l’Etat burkinabè a consenti une aide alimentaire et en matériel de survie d’un montant total de 2 155 633 525 FCFA. Et le gouvernement craint que le nombre de personnes déplacées internes atteigne 650 000 d’ici fin décembre 2019.
Pour la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l'Action humanitaire, le Burkina Faso étant dans une crise humanitaire sans précédent, le pays a enregistré des déplacements massifs de populations dans toutes les régions, lesquels sont exacerbés par la récurrence des attaques terroristes depuis janvier 2019. A ce jour, selon elle, les personnes déplacées internes, au nombre de 486 360, sont géographiquement réparties ainsi qu’il suit : 270 476 au Centre-Nord, 160 741 au Sahel, 10 293 au Nord et 8 293 dans la boucle du Mouhoun. Outre ces dernières, en matière humanitaire, environ 13 000 personnes sinistrées ont été enregistrées suite à des catastrophes naturelles telles que les inondations et les vents violents.
En dépit des efforts fournis par le gouvernement et les organisations humanitaires, Laurence Marchal a indiqué que la situation est loin de s’améliorer. Pour cela, elle estime que des défis comme le renforcement de la cohésion sociale, la sécurisation des différentes localités pour réduire, voire mettre fin aux déplacements des populations, sont à relever. Elle a par ailleurs ajouté que les ressources financières sont insuffisantes pour faire face aux besoins. Car selon elle, seuls 32% du budget du plan d’urgence ont été mobilisés alors que les besoins continuent d’augmenter. De même, elle précise que la coordination des interventions isolées de certaines organisations humanitaires sans concertation ni information préalable est un défi à relever.
Pour ce qui est des raisons de l’accroissement du nombre de déplacés internes, la ministre souligne qu’en plus des attaques, il y a la psychose qui pousse les populations à fuir leurs localités de résidence. C’est pourquoi elle invite ses compatriotes à savoir raison garder face à certaines informations. Selon elle, la situation est certes difficile, mais le gouvernement est à pied d’œuvre pour résoudre le problème. Laurence Ilboudo a relevé qu’il y a des populations qui, de manière spontanée, développent des initiatives de solidarité vis-à-vis des déplacés internes. A celles-ci elle a exprimé la reconnaissance du gouvernement.
Pour ce qui est du phénomène des déplacés, la ministre a indiqué que l’afflux des personnes déplacées internes est continu. Et elle a tiré la sonnette d’alarme sur le fait. que le nombre de déplacés pourrait atteindre 650 000 personnes d’ici décembre si la situation restait inchangée.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné