Le traditionnel point de presse du gouvernement s’est tenu ce jeudi 03 octobre 2019. Les orateurs de l’exécutif étaient Rémis Fulgance Dandjinou, ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, par ailleurs porte-parole du gouvernement, et le Pr Alkassoum Maïga, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation. Etaient inscrits à l’ordre du jour les points sur les offres de formation universitaires et l’érection de nouvelles universités. Des questions d’actualité ont également été abordées.
D’entrée de jeu, le professeur Alkassoum Maïga, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, a signifié que le système éducatif et l’enseignement supérieur burkinabè, en dépit des difficultés, tiennent la route et le gouvernement va se donner les moyens pour qu’ils fonctionnent pour le développement du pays. Pour les examens de fin d’année en ce qui concerne le Baccalauréat, le ministre Maïga présente les résultats suivants : « Sur 110 513 candidats au Baccalauréat, session 2019, 107 170 candidats se sont présentés. Au total, ce sont 39 319 admis soit 36,79%. Une légère baisse enregistrée. La région du Sud-Ouest arrive en tête avec un taux de 41,96% de succès. Le Sahel, malgré l’insécurité, est classé deuxième avec 40,96% ». En ce qui concerne les innovations de cette année académique, le professeur a indiqué que l’offre universitaire sera renforcée en 2019-2020. Déjà, les trois centres universitaires, à savoir Ouahigouya, Fada et Dédougou, ont été transformés en universités pleines. Les centres universitaires de Kaya et de Gaoua sont également fonctionnels depuis 2017 et ceux de Tenkodogo, Banfora et Dori depuis 2018. Pour cette année universitaire 2019-2020, deux centres universitaires, à savoir ceux de Ziniaré et de Manga, seront fonctionnels et toutes les régions seront couvertes.
Pour ce qui est de l'université virtuelle, le ministre déclare qu’elle n'est pas encore opérationnelle, mais à partir de l'Institut de formation à distance (IFOAD), certaines filières seront ouvertes cette année en attendant la finition des infrastructures. Le ministre a affirmé : « Les activités débuteront cette année et concerneront la formation en master de cybersécurité, en collaboration avec l’université Nazi-Boni et l’université virtuelle du Tchad ».
Au sujet du suivi des instituts et universités privés, le ministre a indiqué que sur 114 qui ont été suivis, 9 sont de mauvaise qualité et vont faire l’objet de suivi pour redressement et un institut a reçu injonction de fermeture. Les orientations des étudiants vers le privé vont se poursuivre, 981 d’entre eux ont été envoyés dans des instituts et universités privés au cours de l’année 2018-2019. Les choses vont se poursuivre cette année avec 2 000 étudiants qui seront orientés dans le privé avec un budget d’environ 650 000 000 FCFA. Ce qui permet de dégager de l’espace dans les universités publiques.
Comme questions d’actualité, l’existence ou non d’une base militaire a été abordée. Rémis Fulgance Dandjinou, ministre de la Communication et des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, est formel à ce propos : « Il n’y a pas de base militaire française installée à Djibo. Il faut que nous arrêtions d’être nous-mêmes la source de notre désinformation. Il y a des interventions françaises qui sont faites à la demande de l’état-éajor. La force Barkhane est intervenue deux fois dans cette zone et est repartie ».
Pour ce qui concerne le cas du chef de corps de Dédougou, Remis Fulgance Dandjinou a affirmé qu’il faut faire la part des choses. Toute personne est jugée innocente tant qu’un procès équitable n’a pas été fait. Car pour lui, l’opinion l’a jugé et lynché avant même que les forces armées nationales aient fini de faire leurs enquêtes sur le terrain. A ce jour, en dehors de ce qui a été dit sur les réseaux sociaux, les rapports des forces armées ne l’incriminent pas pour quoi que ce soit. Il a été relevé de ses fonctions pour un certain nombre de dysfonctionnements qui sont de son ressort. « Evitons de jeter l’anathème sur quelqu’un pour ne pas briser un homme et une carrière », a-t-il expliqué. Au sujet des multiples attaques au Bam qui ont fait des morts et entraîné le déplacement d’environ 19 000 personnes, le gouvernement remercie les populations de toutes ces zones qui reçoivent des personnes victimes des attaques à qui elles ont manifesté leur solidarité, a fait savoir le porte-parole du gouvernement. Pour ce qui est du rapport annuel du REN-LAC sur la corruption, le ministre de la Communication s’est dit conscient de l’interpellation et de l’invite à améliorer la gouvernance des structures et départements épinglés. Pour le gouvernement, la lutte contre la corruption est une obligation. C’est pourquoi il a précisé qu’en ce qui concerne le cas des malversations constatées à la trésorerie des Hauts-Bassins, une plainte a été déposée contre deux agents de cette trésorerie, qui ont été déférés à la maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso. L’un d’entre eux a été libéré par la justice sous caution. « Nous travaillons à ce que la lumière soit faite et à ce que les différents acteurs rendent compte si ces malversations sont avérées », a-t-il assuré.
Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné