Privés du vote le 30 décembre, les habitants de ces trois circonscriptions ont pu finalement choisir leurs députés nationaux et provinciaux. Le vote s'est déroulé sans grand engouement et sans incident majeur.
A Beni comme à Butembo, dans le Nord-Kivu, les élections se sont globalement déroulées dans la sérénité.
Mais certains citoyens n'ont pas voulu accomplir leur droit civique, se sentant moins concernés par le vote. Ils estiment avoir déjà voté en décembre dernier lors d'un vote fictif organisé par les mouvements citoyens pour l’élection du nouveau président congolais. Une simulation de vote qui n'a pas été prise en compte par la Commission électorale.
Le territoire de Beni étant régulièrement exposé aux attaques meurtrières attribuées aux miliciens ougandais des forces démocratiques alliées (ADF). Kawa Ngoy Éric, président du Comité des jeunes de la commune Mulekera, se réjouit que le vote se soit déroulé sans incident majeur.
Kawa Ngoy Éric regrette cependant que les agents de la Commission électorale n'aient pas facilité le vote aux personnes âgées, aux handicapés et aux femmes enceintes.
Les milices et le déroulement du vote
De sources concordantes, les miliciens Maï Maï, l’autre groupe armé qui pilule dans la région, auraient sécurisé les élections de dimanche dans des localités où l'armée et la police n'étaient pas déployées, comme à Kabasha, Kalunguta et Maboya - trois villages situés dans le sud de la ville de Beni.
Pour de nombreux électeurs, la décision du report des élections législatives et présidentielle à Beni et Butembo était tout simplement politique car, disent-ils, les rebelles des ADF n'ont jamais attaqué le matériel électoral à Beni.
Méfiance à l'égard du virus Ebola
Enfin, des mesures sanitaires ont été prises pour éviter la contamination de la maladie à virus Ebola dans les bureaux de vote. Tous les agents de la Commission électorale étaient dotés de désinfectants, et chaque électeur était obligé de se désinfecter avant l'utilisation de la machine à voter.