Plus de cinq semaines après la prestation de serment de Félix Tshisekedi, la RDC n’a toujours pas de nouveau Premier ministre. Celui-ci devrait venir du regroupement politique ayant la majorité à l’Assemblée nationale.
Jusque-là, les consultations se poursuivent entre deux plates-formes politiques, le FCC de Joseph Kabila, qui revendique la majorité des députés, et le Cash de Félix Tshisekedi. En même temps, les évêques catholiques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) invitent les nouveaux dirigeants à rompre avec les antivaleurs des anciens régimes en RDC.
Dans son arrêt rendu ce lundi à Kinshasa, le Conseil d’Etat indique que les ministres élus députés doivent quitter leurs fonctions immédiatement. Alors que plus d’une trentaine de ministres, plus de trois quarts du gouvernement sortant, sont concernés par cet arrêt.
Entre-temps, la désignation du Premier ministre n’est pas encore effective, de même que la formation du nouveau gouvernement. Y a-t-il blocage ? L’entourage du président Félix Tshisekedi, dément. L’un de ses proches affirme que les consultations se poursuivent avec le FCC de Joseph Kabila. La Constitution dispose que le Premier ministre est nommé au sein de la majorité parlementaire. Et actuellement, c’est le FCC qui revendique cette majorité.
La nouvelle configuration politique se précise à l’Assemblée nationale, le FCC de Joseph Kabila vient largement en tête avec plus de 330 sièges, suivi de la plateforme Lamuka ayant soutenu Martin Fayulu à la présidentielle avec 97 sièges et le Cash du président Félix Tshisekedi a obtenu 47 sièges.
La plateforme Ensemble pour le Changement de l’opposant Moïse Katumbi devient ainsi la deuxième force politique après le PPRD (116 sièges) de par le nombre de ses 66 députés et l’UDPS de Tshisekedi qui était la deuxième force lors de la législature passée occupe désormais la quatrième place avec 32 sièges après l’AFDC-A de Bahati Lukwebo.
L’absence du nouveau gouvernement n’a pas empêché Félix Tshisekedi de présenter le week-end dernier son programme pour les 100 premiers jours de son mandat, en donnant les grandes lignes de ce qu’il entend réaliser.
Dans un message intitulé "la vérité vous rendra libres", lu par le secrétaire général de la Cenco, l’abbé Donatien Nshole,les évêques catholiques membres de la Cenco ont exhorté les nouveaux animateurs à un sursaut éthique et patriotique. "Pour rassurer le Peuple, nous invitons les nouveaux gouvernants à rompre radicalement avec les antivaleurs des anciens régimes et à donner des assurances concrètes d’une meilleure gouvernance," a expliqué l’abbé Nshole.
Sur le plan politique, la Cenco plaide pour l’établissement d’un Etat de droit, la poursuite et le parachèvement de la décrispation du climat politique, le respect strict de la Constitution.
Source : https://www.dw.com/fr/la-rdc-toujours-en-attente-dun-premier-ministre/a-47771911