Fin de calvaire pour les usagers du tronçon Ouo-Bankass-Koro-frontière du Burkina. C’est dans le Nord du Mali. Longue de 91 km, le bitumage de cette route a été l’œuvre d’une entreprise burkinabè, « L’Africaine des travaux publics » (ATP) de Mahamadi Sawadogo, avec son partenaire tunisien. Ce 5 novembre 2017, le cercle de Bankass était donc en fête, à l’occasion de la réception officielle de l’infrastructure en présence du Premier ministre malien Abdoulaye Idrissa Maïga.
C’est l’expertise d’une entreprise burkinabè qui a été sollicitée par les autorités maliennes pour l’aménagement et le bitumage de l’axe Ouo-Bankass-Koro-frontière du Burkina. Aussi appelée « route du poisson », elle a longtemps été sources d’ennuis pour les usagers. Le premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a d’ailleurs noté que le bitumage du tronçon est « un symbole de modernisation d’une route historique ». Le projet est vieux de plusieurs décennies.
Le chef du gouvernement malien a salué tous les acteurs qui ont concouru à la réalisation de ce projet qui selon lui, sera un facteur inestimable d’amélioration des conditions de vie des populations. Il a en outre, salué la coopération sud-sud dans une Afrique libre et prospère.
Ouo-Bankass-Koro appartient à la fois au réseau prioritaire de la CEDEAO et à l’axe CU13 du réseau communautaire de l’UEMOA. Son aménagement est donc un coup de pouce, et non des moindres, au renforcement de l’intégration régionale.
D’un coût global de 14 267 371 042 FCFA hors taxe, la construction de la route a été financée par un consortium de partenaires. La BOAD (9 500 000 000 FCFA, la Banque d’investissement et de développement de la CEDAO (3 milliards FCFA), la commission de l’UEMOA (1 125 000 000 FCA) et le gouvernement malien à hauteur de 642 371 042 FCFA (4,5%) ».
Les travaux ont été exécutés par le groupement d’entreprises « l’Africaine des travaux publics » (ATP) avec son partenaire « Société des grands travaux internationaux » (SGTI), respectivement Burkinabè et tunisienne. Ce, à hauteur de 13 000 275 033 F CFA. C’est une satisfaction pour nous d’avoir contribué à la réalisation de ce bel ouvrage, a témoigné Mahamadi Sawadogo, président directeur général de l’ATP bien installée au Mali. Avec son partenaire tunisien et après avoir sélectionné à l’issue d’un appel d’offre international, les deux entreprises ont sollicité l’accompagnement de Coris Bank.
« C’est une grande satisfaction pour moi », s’est réjouie Seynabou Diop Traoré, ministre de l’équipement et du désenclavement du Mali. Selon elle, le bitumage de cette route contribuera à développer les activités industrielles, agricoles et pastorales ; à améliorer la sécurité routière et la fluidité du transport. Elle n’a pas omis de noter la réduction du taux des accidents de la circulation et le cout de transports de produits. Aussi, Ouo-Bankass-Koro-frontière du Burkina sera un atout au renforcement l’intégration régionale et les échanges commerciaux avec le Burkina Faso et pas seulement.
« Avec le bitumage de cette route, oubliées les difficultés d’écoulement du poisson et de ses sous-produits et oubliées les pertes de temps dans l’acheminement des productions agricoles, notamment le mil vers les zones de consommation », a résumé Seynabou Diop Traoré. Le ministre de l’équipement et du désenclavement du Mali a lancé un appel aux usagers de la route pour leur demander de prendre soin de « ce joyau ». Notamment aux transporteurs, elle a exigé le respect de la charge à l’essieu, car l’ennemi n°1 de la route reste et demeure la surcharge.
« C’est une entreprise très sérieuse »
Débuté en 2009, l’exécution des travaux a connu des problèmes dus notamment aux problèmes sécuritaires que connait le Mali. Il a fallu suspendre son exécution pendant deux ans, a précisé le PDG de ATP, Mahamadi Sawadogo, par ailleurs président de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina. On comprend alors le ministre malien en charge de l’équipement et du désenclavement quand elle salue le savoir-faire et le courage des entreprises exécutantes.
Venus de Bankass à 800 km de Bamako et de la région de Mopti, les populations ont salué ce qui selon elles, boostera l’économie de la localité. « C’est une entreprise très sérieuse, des gens très sérieux. Dès lors qu’ils ont été commis pour le travail, nous étions surs qu’ils allaient faire du bon travail et c’est la hauteur de nos souhaits », a noté Amadou Guindo, Maire de la commune de Dallasagou dans le cercle de Bankass, venu pour la réception de l’infrastructure.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net