Depuis le 25 octobre 2018, le quartier gounghin de la ville de Ouagadougou bouillonne aux couleurs des récréatrales. Ils regroupent plusieurs artistes venus un peu partout du monde. Avec cette édition, les récréatrales soufflent leur dixième bougie et comme à son habitude, ils se déportent dans les habitations, les ménages, les foyers, pour faire vivre à ses milliers de spectateurs, la chaleur du cocon familial d’Afrique. Avec pour thème « tresser le courage », la 10e édition des récréatrales a pour parrain Norbert ZONGO et trois invités d’honneur que sont Odile SANKARA, Dieudonné NIANGOUNA, Serge Aimé COULIBALY.
Pas besoin de se renseigner sur les lieux du festival, les récréatrales sont devenus le carrefour du quartier Gounghin. Avec un décor particulièrement époustouflant fait à partir des matériaux de récupération, traditionnels et bien d’autres, le festival s’est installé en plein cœur du quartier Bougsemtenga. Il faut noter que cet univers est marqué par un contraste particulier qui se conjugue parfaitement. A l’image d’une véritable scène de théâtre, pendant que les spectateurs étaient complètement emportés par une lecture africaine au sein de la famille SIB, les occupants de la cour vaquaient tranquillement à leur occupation, digne d’une série africaine.
Il faut le rappeler le festival a pour objectif de multiplier, consolider professionnaliser et diversifier les démarches créatives de la scène théâtrale africaine et contemporaine tout en favorisant le développement socio économique du quartier d’implantation. En effet, dans ce festival un écran géant est dressé. Ce qui permet non seulement au riverains, mais aussi à toute la population ouagalaise amoureuse des arts du spectacle de découvrir et de se divertir en ce sens qu’une fois le coucher du soleil s’installe, l’heure est aux retrouvailles entre les acteurs et les spectateurs. « Dès la tombée de nuit, accompagné de mes petit enfants, nous venons suivre les spectacles. Ce qui est plus intéressant, c’est qu’on a l’embarra du choix », nous confie une riveraine du quartier.
Aussi, il faut noter que le « monde merveilleux » d’Etienne MINOUGOU, offre également un cadre d’exposition des objets d’art, esthétiques et décoratifs. En plus, les commerces qui sont aux environs de l’événement profitent de la situation pour réaliser un bon chiffre d’affaires. « On rend grâce a Dieu, depuis que le festival a commencé les affaires marchent bien. Je vends les pagnes traditionnels, les colliers, les bracelets africains etc. Je suis installée ici ça vaut un an. Je n’ai jamais eu un tel chiffre d’affaires. En plus de la boutique, je fais des brochettes, des frites, aloco et poissons », confie Mme TRAORE toute souriante.
Même son de cloche du côté de Bernard SAWADOGO, coiffeur. « Je suis coiffeur mais compte tenu de la situation, à partir de 16 heures, ils mettent des barrières, et les motos sont au parking. Vous-même vous savez que personne ne va venir payer un parking à 200 francs CFA pour se coiffer. Donc pour cela en plus de la coiffure, je vends la boisson et cela marche bien, parce que dans la soirée, il y a plein de monde. Cela nous permet de faire de bonnes affaires », souligne-t-il.
A cette occasion, des commerçants quittent aussi certaines zones pour faire écouler leurs marchandises aux environs de l’évènement. « Je suis venu ici à l’occasion du festival les récréatrales, mais je peux dire que le marché se porte bien, donc on ne peut qu’encourager l’événement », indique Solo OUEDRAOGO.
Même si les récréatrales privent certains de leur train-train quotidien, tous sont unanimes sur fait le fait que le festival est une bonne initiative et méritent d’être pérennisés.
Edwige SANOU