La Semaine nationale de la culture (SNC) est ponctuée par des compétitions dans divers domaines. Parmi celles-ci, on trouve la lutte traditionnelle, la danse, la musique, la chorégraphie, le slam et l’art culinaire. La compétition d’art culinaire fait partie des plus prisées. Cette année, elle se tient à l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) de Bobo-Dioulasso. Venus des différentes régions du Burkina Faso, les participants vont rivaliser de talent et de créativité en vue de séduire de jury. Le comité d’organisation fait des pieds et des mains afin d’assurer la réussite de l’événement. Les participants quant à eux se plaignent quant aux insuffisances observées dans l’organisation de cette compétition.
C’est le deuxième jour de la compétition d’art culinaire et les candidats s’activent en cette matinée de mardi : le repas doit être prêt à 12h afin d’être présenté aux membres du jury. Le compte à rebours est donc lancé. Tandis que certains découpent et écrasent les condiments, d’autres ont déjà mis la marmite sur le feu. Les candidats doivent jouer entre rapidité et efficacité. Tout cela se fait sous l’œil critique des membres du jury qui ont des critères de notation bien précis. « La catégorie Art culinaire comporte quatre rubriques. Il s’agit des rubriques plats lourds, plats légers, desserts et boissons. Pendant trois jours, les candidats vont rivaliser à travers plusieurs mets. Les critères d’appréciation sont : la présentation des mets, les conditions d’hygiène, les qualités organoleptiques, et les valeurs nutritionnelles du met », explique Monique Ouédraogo, présidente du jury Art culinaire.
« Les conditions de logement laissent à désirer »
Au total, trente-neuf (39) candidats issus de toutes les régions du Burkina doivent rivaliser de talent à travers la préparation de quarante-quatre (44) mets. Logés dans des établissements d’enseignement, ces candidats sont transportés tous les jours sur le site de l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) de Bobo, à la charge de l’Etat. Par ailleurs, ils reçoivent chacun un accompagnement financier censé leur permettre de se prendre en charge et de préparer leurs mets en toute quiétude pour la compétition culinaire.
Toutefois, selon les participants, les conditions de logement laissent à désirer. « Les conditions de logement ne sont pas bonnes. Si nous avons été sélectionnés parmi les meilleurs, on doit bien s’occuper de nous. On souhaite que le comité d’organisation améliore les conditions d’accueil. Ce n’est pas simple pour quelqu’un qui dort sous un ventilateur et sur un bon lit et qui se retrouve ici dans une salle de classe avec des matelas inconfortables. En plus il n’y a pas de moustiquaires. Ceux qui ont les moyens louent des chambres dans des hôtels, mais je n’en suis pas capable. C’est sans compter les conditions d’hygiène qui laissent à désirer », confie Georgette DIALLO, restauratrice venue de Fada N’gourma.
Pour Diane SANOU, candidate de la région des Hauts-Bassins, la difficulté se situe à un autre niveau. Selon elle, l’organisation de la compétition d’art culinaire a été jonchée de maladresses. « La difficulté, c’est que les gens de Bobo ont été délaissés. Nous nous sommes inscrits, on a été finaliste. Des réunions ont été organisées pour préparer la compétition, mais nous ne comprenons pas pourquoi nous n’avons pas été informés du jour de la composition. Il y avait une réunion avant-hier, mais les femmes de Bobo n’ont pas reçu l’information. Nous n’avons pas su à temps que la présentation des mets devrait se tenir aujourd’hui. C’est une dame qui m’a prévenue avant-hier, tard dans la nuit. J’ai donc accouru à l’ENEP de Bobo pour vérifier l’information et j’ai effectivement vu mon nom affiché sur la liste. Il n’y a pas eu de communication entre nous et les responsables administratifs », s’offusque t-elle.
A l’image de ces deux candidates, toutes les autres souhaitent que la compétition d’art culinaire se déroule dans de bien meilleures conditions les années à venir.
Guy Resbron BARRY