La Semaine Nationale de la Culture (SNC) BOBO 2018 ouvre ses portes dans quelques heures. Radars Info Burkina a promené son micro dans les rues de la cité de Sya pour recueillir les attentes des Bobolais par rapport à cette 19e édition de la biennale culture burkinabè.
Mohamed Tidiane DEZART, artiste-peintre : « La Semaine Nationale de la Culture (SNC) a perdu de son authenticité d'avant. Elle n'est plus tellement le lieu de rayonnement de notre culture, mais un marché où on ne voit que des objets et des articles qui n'ont rien d'artistiques et de culturels. Je n’attends pas grand-chose de cette manifestation, puisque les tableaux que je produis n'intéressent pas les nationaux, ce sont les Blancs qui s’intéressent plutôt à cela. Or, depuis qu'il y a des attaques terroristes au Burkina Faso, ces derniers sont devenus rares. J'appelle surtout les autorités à travailler à redonner à la SNC son véritable caractère culturel ».
Zakaria SANOU, vendeur d'objets d'art : « A la dernière édition, je n'avais pas pris de stand pour exposer et vendre mes objets, car le prix des stands était cher. Cette année, j'espérais qu'ils allaient revoir le prix à la baisse, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Donc je resterai ici en espérant quand même faire de bonnes affaires, car à l'édition passée j'ai vendu beaucoup d'objets d'art pendant la période de la SNC, sans même être sur le site. Je demande surtout aux organisateurs de penser à une réduction du prix des stands pour nous qui sommes vraiment dans les arts, afin que l’on puisse participer massivement et faire de bonnes affaires qui vont non seulement nous rapporter beaucoup d’argent, mais aussi et surtout qui vont être bénéfiques à la culture burkinabè ».
Mme SANOU, vendeuse de poterie : « Avant, la Semaine Nationale de la Culture (SNC) était un moment que nous, vendeuses de poteries attendions avec beaucoup d'impatience, car c’était l’occasion pour nous, d’écouler beaucoup de nos produits. Mais depuis quelques années, ce n'est plus le cas. Pendant la SNC les gens achètent plus les produits fabriqués dans les usines. Ils ne sont plus intéressés par ce que nous nous faisons. Mais, quoi qu’il en soit, je souhaite que tout se passe bien dans la paix ».
Ibrahima SANOU : « J'attends de cette SNC que tout se passe bien. Surtout qu'il n'y ait pas d'évènements malheureux comme l'incendie de 2016. Je souhaite aussi que la sécurité soit renforcée et assurée sur les différents sites d'activités et dans toute la ville. Vous savez que la question de la sécurité est devenue aujourd'hui très importante dans notre pays en ce qui concerne les grandes manifestations. Je prie donc Dieu pour que tout se passe bien de ce côté. J’ai un stand pour vendre mes productions de Koko Dunda. Mes attentes, c'est que je puisse écouler tous mes pagnes et avoir des nouveaux clients, des burkinabés et même des étrangers ».
Martine COMPAORE, élève au Lycée Ouézzin Coulibaly : « Je souhaite qu'à cette édition l'accent soit vraiment mis sur les aspects culturels de notre pays afin que la manifestation réponde vraiment à son nom. Nous jeunes, ne nous intéressons plus tellement à la culture. J'espère que les différents programmes de cette SNC donneront à beaucoup de jeunes l'amour de la culture en général, et celle du Burkina Faso en particulier ».
Franck YELEMOU, élève : « Comme nous serons en congés scolaires du deuxième trimestre, je pourrai y participer. J'irai à la foire pour acheter quelques objets de souvenir. Il y a aussi la cérémonie d'ouverture qui m'intéresse, car il semble qu'il y aura les prestations de certains grands artistes musiciens comme Imilo Lechanceux et Sidiki Diabaté ».
Moussa KONE, vendeur de colliers et fabriquant de djembés : « la SNC c'est la fête culturelle de tout le Burkina. Nous attendons cette manifestation avec beaucoup d'espoir, car quand elle a lieu et qu'il y a assez de festivaliers, nous, nous faisons de bonnes affaires. C'est aussi une occasion pour découvrir des articles d'autres pays et de nouer des contacts. Ce que je regrette, c'est le fait que la SNC depuis quelques années, est inondée d'articles chinois alors qu'il ne devrait y avoir que nos articles artistiques et culturels et ceux des pays invités ».
Hervé T. SEKLOKA, chargé d’hébergement d’un hôtel de la place : « Nous n’attendons pas grand-chose de la manifestation, puisque nous voyons que depuis plusieurs éditions, les hôtels de grand standing comme le nôtre ne sont plus trop sollicités, parce que les festivaliers ont de plus en plus de petits budgets. Et étant donné qu’il n’y a plus tellement de prise en charge, beaucoup vont habiter chez des amis, dans des auberges, des maisons d’hôtes, etc. Nous ne profitons plus de cette manifestation comme c’était le cas avant ».
Thérèse KARAMA, restauratrice : « J’ai peur du côté de la sécurité, parce qu’il y a des attaques terroristes dans notre pays et tout le monde a peur. Il faut que les policiers et les gendarmes renforcent la sécurité. Si cela est fait, je crois que nous allons avoir une belle fête de la culture ».
Daouda SIDIBE, président d’association de jeunes : « Nous souhaitons que la fête soit belle comme d’habitude. Comme la SNC est une manifestation qui rassemble beaucoup de monde, notre plus grand souhait, est que la sécurité soit vraiment renforcée pour que l’on puisse fêter dans la joie et la paix ».
Yessy BAKO (correspondant Bobo-Dioulasso)