Ibrahim Nitcheman est un homme averti du domaine de la photographie au Burkina Faso. Ayant débuté sa carrière en Côte d’Ivoire, il est rentré au Burkina Faso en 1998 pour œuvrer à la promotion des arts visuels, audiovisuels et photographiques. Président de l’association Pixels 24, il est depuis 2016 le promoteur de l’événement dénommé les Rencontres internationales de la photographie de Ouagadougou (Focal d’Afrique). Nous sommes allé à sa rencontre pour savoir comment est organisé le secteur de la photographie au pays des hommes intègres et quelle est la situation dudit secteur depuis l’avènement du numérique.
Au Burkina Faso, ils sont amateurs et professionnels, ces hommes qui ont pour métier la photographie. Mais un changement s’est opéré dans ce secteur à partir des années 2000 suite à l’avènement de la technologie avancée, notamment le numérique. Par conséquent, il faut des appareils de dernière génération et une formation qualifiée pour s’adapter.
«D’abord la photographie n’a pas bonne presse ici au Burkina Faso parce que la majorité de ceux qui sont dans ce secteur ne sont pas considérés au même titre par exemple que les architectes, les maintenanciers en informatique ou les technocrates dans un bureau. On constate que le photographe, c’est celui qui est considéré comme le dernier de la société. Par contre au Sénégal et au Mali, les photographes sont bien considérés. » Tel est l’amer constat d’homme averti du métier de photographe qu’est Ibrahim Nitcheman, dit «Paparazzi».
Selon lui, avec l’avènement du numérique, beaucoup de photographes sont confrontés à des difficultés dans l’exercice de leur métier. Des difficultés liées à l’adaptation avec du matériel adéquat et à la formation. «C’est pour cela d’ailleurs que nous avons opté de faire de la formation en photographie notre cheval de bataille. Cela consiste à former et à combler les lacunes des photographes non aguerris du Burkina Faso afin qu’ils puissent exercer ce métier de façon professionnelle», ajoute-t-il.
A l’en croire, le secteur est bien organisé, avec plusieurs structures comme son association Pixels 24, l’association des photographes professionnels du Kadiogo et le Syndicat des photographes professionnels et assimilés.
Pour dynamiser le secteur de la photographie au Burkina Faso et faire comprendre que la photographie n’est pas un métier pour laissés-pour-compte, l’association Pixels 24 organise depuis 2016 les Rencontres internationales de la photographie de Ouagadougou (Focal d’Afrique). Ces rencontres regroupent les professionnels et amateurs de la photographie du Burkina Faso et du reste du monde. «Je pense que notre métier doit être considéré de la même manière ici qu’ailleurs. Par exemple, il y a les Dak’art qui, annuellement, font valoir les artistes plasticiens. C’est un évènement qui honore les photographes. Il y a également la biennale africaine de la photographie de Bamako, une activité du gouvernement malien. Donc je me suis dit qu’il y a un vide au Burkina Faso et qu’il faut le combler. D’où l’idée de créer le Focal d’Afrique en 2016», explique M. Nitcheman.
La 4e édition de Focal d’Afrique se tiendra du 14 au 18 novembre 2019. Le promoteur de l’évènement précise toutefois que le musée national n’abritera pas les activés de cette édition et que le lieu choisi sera communiqué en temps opportun.
Aly Tinto (Stagiaire)