Sorti officiellement en salle le 18 mars 2019, « A bout de souffle » premier film d’auteur du jeune réalisateur passionné de cinéma Oumar Dagnon, semble avoir conquis les cinéphiles burkinabè. Après un moment de silence, celui-ci sort de l’ombre de la meilleure façon avec un film qui marque les esprits. Radars Info Burkina est allé à sa rencontre pour un décryptage après la sortie du film.
Radars Info Burkina : Le film « A bout de souffle » est en salle depuis une semaine déjà. Comment appréciez-vous la réaction des cinéphiles ?
Oumar Dagnon : Après une semaine de projection, le bilan que l’on peut faire c’est un sentiment de fierté. Le film a été bien accueilli, les salles ont été prises d’assaut par les cinéphiles. Ce qui a fait que le film passe simultanément cette semaine au ciné Burkina et au ciné Neerwaya. Je pense c’est une première parce que avant ça existait mais c’était le même opérateur, mais depuis que ce n’est plus le même, c’est la première fois qu’on arrive à être à l’affiche dans les deux salles. Je pense que c’est quand même louable, c’est pour dire que quelque part le film a eu un écho favorable.
RIB : Quelles sont les étapes à venir concernant la promotion de ce film ?
OD : C’est vrai que le film est en salle pour le public burkinabè, en même temps on s’apprête à attaquer les festivals avec le film, parce qu’on pense que c’est normal qu’on donne la primauté à notre public sinon sans eux ce n’est pas sûr qu’on allait faire du cinéma. Après le public burkinabè il faut songer à aller au-delà du Burkina et c’est pour cela nous sommes sur les derniers réglages, pour finaliser avec le sous-titrage en anglais. Dans le même temps, nous sommes en train de réfléchir à comment exploiter le film dans d’autres pays tels la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali.
RIB : Quelle est la stratégie de communication qui est prévue ?
OD : La stratégie de communication a déjà commencé, avec l’exploitant de ciné Burkina par exemple. Il y a la communication à la télévision, il y a aussi la communication à travers un SMS avec un réseau de téléphonie mobile, les gens ont reçu des SMS sur leur téléphone pour les inviter à aller suivre le film. Les réseaux sociaux ne sont pas en reste, parce qu’on essaie de relayer les informations au maximum. La presse n’est pas oubliée, c’est dans ce sens qu’il y a eu une grande première. Ça continue pour que tout le monde sache que le film est en salle. Voilà un peu sur le plan national ce qui est en train d’être fait en matière de communication. Sur le plan international, on verra en fonction des festivals, en fonction des pays comment est-ce qu’on peut communiquer autour du film à travers leurs médias.
RIB : Les cinéphiles burkinabè ont connu Oumar Dagnon avec des films commerciaux. Mais cette fois-ci vous revenez avec un film d’auteur dont certains n’ont pas vraiment compris le scénario. Que répondez-vous à cela ?
OD : Je pense que c’est normal parce qu’on a habitué les cinéphiles à des films qui sont assez faciles. C’est vrai que j’ai fait des films dans ce sens, mais je pense qu’il faut qu’on aille au-delà pour essayer de répondre aux normes internationales. Le film est un peu critiqué, parce qu’il y a beaucoup de non-dits, ce n’est pas tout temps dialogue, dialogue. Nous avons respecté les codes qu’il faut. Je sais que certains sont surpris par la fin du film. En réalité, s’ils étaient de fins cinéphiles, ça ne devait pas les surprendre. Mais c’est normal, parce qu’ils sont embarqués dans l’action, ils trouvent qu’il faut raconter tout. Un film d’auteur aussi, c’est une ouverture à la fin pour permettre à tout un chacun de tirer des leçons et de se dire : ‘’si j’étais dans telle situation, voici ce que j’allais faire’’. En fait, tout a été dit de manière voilée, de sorte qu’on ne puisse rien ajouter. C’est ça aussi, les films d’auteur.
RIB : Un dernier mot à l’endroit des cinéphiles ?
OD : J’invite tout le monde à aller en salle, c’est aux cinés Burkina et Neerwaya cette semaine du 27 au 31 mars ainsi que du 1er au 07 avril au ciné Neerwaya. On avait de petits soucis au niveau du ciné Burkina la première semaine concernant le son, mais je pense qu’ils ont pris des dispositions pour régler ce problème. On présente nos excuses à tous ceux qui ont été en salle la semaine du 18 au 24 mars. Nous les remercions, qu’ils continuent de soutenir le cinéma burkinabè.
Propos recueillis par Edwige Sanou et Armelle Ouédraogo